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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

L’arthrodèse de cheville a-t-elle encore sa place ?

Nazim MEHDI

Séance du mercredi 22 octobre 2025 (L'Académie reçoit l'Association Française de la Chirurgie du Pied (AFCP))

N° de DOI : 10.26299/sctj-6j24/emem.2025.43.02

Résumé

L’arthrodèse de cheville est l’intervention dite de référence en chirurgie orthopédique pour le traitement de l’arthrose tibio-talienne.
Elle consiste en la fusion complète et irréversible du tibia et du talus.
Son principe est basé sur l’obtention de l’indolence en supprimant définitivement la mobilité de la cheville, selon la formule imagée « plus de mouvements articulaires, plus de douleurs ». Le résultat fonctionnel ne peut-être obtenu que sous réserve d’une exécution technique irréprochable et d’un positionnement idéal des différents segments osseux.
Historiquement il s’agit de l’intervention de chirurgie orthopédique la plus ancienne et la plus documentée.
Cette dernière a longtemps été considérée comme le gold standard de la prise en charge de l’arthrose de cheville. Les services rendus sont indiscutables mais il serait malhonnête de passer sous silence l’archaïsme du procédé, dont l’alternative est l’arthroplastie totale ayant l’immense avantage de préserver la mobilité tibio-talienne.
Ces deux interventions se doivent d’être maitrisées, l’une ne pouvant être considérée comme la version low-cost de l’autre.
On devinera que si l’arthrose de cheville se traite chirurgicalement par deux interventions aux principes biomécaniques contraires, cela suggère aussi en creux la complexité de l’appréhension de l’arthrose de cheville.
Mon propos visera à vous exposer l’état de l’art, les innovations techniques, les avantages et ses limites et pourquoi défendre la place de l’arthrodèse ne s’entend que si l’avenir de la prothèse de cheville est garanti par nos tutelles.