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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Le dilemme mondial de la césarienne trop ou trop peu ?

Gilles DAUPTAIN

Séance du mercredi 23 avril 2025 (Obstétrique)

N° de DOI : 10.26299/7ymp-jp75/2025.16.05

Résumé

La césarienne est l’intervention chirurgicale la plus pratiquée dans le monde. Sa technique a considérablement évolué depuis 30 ans sous le double effet bénéfique des anesthésies loco-régionales et des myorésolutions permises par les anesthésistes. Autrefois c’était aux chirurgiens d’être les sauveurs ultimes appelés par d’humbles accoucheurs non chirurgiens, ce n’est plus le cas.
Un paradoxe sépare dans le monde des pays où elle est pratiquée de façon extensive au détriment de l’obstétrique traditionnelle, et des pays où elle mériterait d’être plus largement utilisée. Traditionnellement c’était surtout pour la mère qu’on y avait recours (« la mère ou l’enfant ? ») Désormais prime l’intérêt de l’enfant à venir, ce qui est peut-être une explication à l’inflation générale. Même de ce point de vue, le bénéfice/risque réel est mince par rapport à une naissance « voie basse ».
Un taux cible de 15% a été proposé par l’organisation mondiale de la santé (OMS) sans fondement scientifique véritable. Afin d’inciter à la baisse dans les pays développés, le Pr Robson de Dublin en a classé les indications en 10 groupes qui permettent de cibler en priorité ceux qui justifieraient un effort particulier. La prise en charge par les sages femmes et les obstétriciens doit être mieux systématisée.