L’inerte et le vivant en chirurgie vasculaire

De la première utilisation, en 1952, d’un substitut prothétique en chirurgie vasculaire à nos jours, où les dispositifs endovasculaires occupent une place prépondérante dans la pratique courante, les prothèses vasculaires ont été l’objet de constantes améliorations technologiques. Leurs performances cliniques dans certaines indications ne sont cependant toujours pas optimales à l’heure actuelle et les perspectives de recherches dans ces domaines visent à améliorer les caractéristiques de ces substituts, notamment en termes d’infectabilité et de thrombogénicité. Une prothèse idéale en chirurgie vasculaire devrait en effet répondre aux exigences suivantes : une bonne résistance à l’infection, une faible thrombogénicité, une bonne biocompatibilité et résistance à la dégradation à long terme, des propriétés biomécaniques proches de celles des artères traitées. Deux types de matériaux se sont imposés dans la fabrication des prothèses synthétiques : le polytétrafluoroéthylène sous forme microporeuse (ou PTFE), et le polyéthylène téréphtalate sous forme textile. L’essor des techniques endovasculaires (avec l’utilisation de stents) a ajouté à ces matériaux polymères l’utilisation de métaux biocompatibles (nitinol, le chrome-cobalt, l’acier…) tout en élargissant les possibilités de traitement, notamment pour les pathologies aortiques complexes (endoprothèses fenestrées, branchées, technique de la cheminée…). Tous ces matériaux peuvent être combinés avec diverses molécules ou agents thérapeutiques afin d’améliorer leurs performances : gélatine, collagène, albumine, héparine (thrombogénicité), agents anti-infectieux (antibiotiques, antiseptiques), chimiothérapies (hyperplasie intimale).
Nous nous proposons de passer ici en revue les principaux substituts prothétiques utilisés en chirurgie vasculaire en détaillant leurs principaux résultats et leurs interactions avec le receveur.