Indicateurs quantifiés de la performance locomotrice en orthopédieQuantify Assessment of Locomotion in Orthopaedic Surgery
Séance du mercredi 18 décembre 2013 (SEANCE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE COMMUNE AVEC LA SOFCOT)
Résumé
L’évaluation de la fonction motrice peut être faite par la mesure d’une performance, par la mesure du bilan énergétique du corps ou par des scores combinant des données cliniques et fonctionnelles. Aucune de ces méthodes n’est, à ce jour, totalement satisfaisante en matière d’évaluation médicale. La performance mesure la fonction sportive et n’est reproductible que chez les sportifs de haut niveau. Le bilan énergétique, souvent mesuré par la VO² max, fournit un indicateur de la capacité du sujet ou des besoins requis pour une activité donnée. Cette mesure, de plus, est de mise en œuvre complexe. Ainsi, en orthopédie les évaluations sont actuellement essentiellement subjectives, établies à l’aide de score issus de l’interrogatoire avec une part importante de facteurs psycho-sociaux. Les limites de ce type de méthodes d’évaluation apparaissent parfaitement en les imaginant utilisées en ophtalmologie, en cardiologie ou en dentisterie. L’analyse de nos décisions ou de nos résultats et ainsi, la crédibilité de notre discipline, gagneraient beaucoup en disposant d’outils objectifs et quantifiés de la performance locomotrice fonctionnelle.Un des axes de recherche de l’équipe est de développer ce type d’indicateurs. Une des premières études avait montré que l’analyse des paramètres spatiotemporels de la marche (vitesse, longueur du pas, durée des appuis) permettait de discriminer objectivement des groupes de patients arthrosiques sous anti-inflammatoire versus placebo. L’étude de la marche nous a amené progressivement à découvrir l’intérêt de la dynamique du centre de gravité global du corps. Notre marche bipède comporte de nombreux avantages fonctionnels mais elle est énergétiquement très gourmande. Il existe plusieurs mécanismes d’économie d’énergie et parmi ceux-ci, la réduction du moment dynamique autour du centre de gravité est essentielle et affectée de façon très sensible par un handicap. Plusieurs études ont confirmé l’intérêt de cette mesure. L’une d’elles, par exemple, montrait l’effet dynamique – à peine perceptible par le sujet – de l’adjonction d’une talonnette de 5 mm sous une des chaussures de sujets sains.Actuellement, la mesure est faite par des accéléromètres embarqués qui apportent l’avantage supplémentaire d’être portés par le sujet au fil de sa journée et de ses activités, hors des conditions de laboratoire. Cette méthode vient d’être utilisée dans un groupe de 23 patients affectés d'une coxarthrose et opérés d'une prothèse totale de hanche, montrant une cohérence satisfaisante entre ces mesures quantifiées et les scores habituels ; mais montrant également que la mesure quantifiée apportait une sensibilité et une discrimination supérieures