La réalité augmentée en chirurgie orthopédique
Séance du mercredi 20 septembre 2017 (FRANCE TERRE D’INNOVATIONS EN CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE 2)
N° de DOI : 10.2699/5m43-fg47/emem.2017.3.015
Résumé
Les images médicales que nous utilisons pour nos interventions sont le plus souvent des images bidimensionnelles qui nous servent en peropératoire pour repérer des structures anatomiques. L’inconvénient majeur de cette approche est l’absence de relation spatiale entre le patient et ces mêmes images. Pour assurer cette relation, il est nécessaire de procéder de façon répétée à un recalage mental intra-opératoire. La réalité augmentée est une technique d’affichage qui offre assistance et guidage durant les étapes de navigation en permettant l’incrustation et la combinaison d’informations supplémentaires dans le monde réel environnant. Proposée en France dès la fin des années 80 (neuro-navigation), cette technique s’est étendue à d’autres spécialités dont l’orthopédie dans les années 90 avec plusieurs équipes pionnières en matière de navigation. Typiquement les informations supplémentaires proviennent d’images fournies par un ordinateur à partir de sources variées (IRM, TDM, Scintigraphie, Ultra-sons, Amplificateur de brillance) ou une caméra vidéo. Dans sa deuxième phase de développement, la réalité augmentée fournit au chirurgien une relation spatiale directe entre les images médicales et le patient en les mettant en correspondance en temps réel sur la région anatomique opérée. L’image est ainsi projetée sur le patient et apparaît dans la même orientation et dans la même position que la structure anatomique correspondante. On peut déjà relever quelques applications cliniques intéressantes en chirurgie rachidienne ou en traumatologie (vissage pédiculaire, ostéosynthèses périphériques et verrouillage distal des clous centromédullaires). Les problèmes à résoudre restent toutefois nombreux : dans quelles situations avons-nous besoin d’informations (planification préopératoire, navigation intra-opératoire ou évaluation post-opératoire) ? Quelle est l’information réellement utile ? De quelle précision avons-nous besoin ? Comment diffuser et exposer correctement ces informations ? L’application universelle n’existe pas pour l’instant et les développements futurs nécessitent une étroite collaboration entre médecins et scientifiques.