L’inerte et le vivant en orthopédie
Séance du mercredi 14 juin 2017 (LA JONCTION INERTE / VIVANT EN CHIRURGIE)
N° de DOI : 10.2699/2x2v-pd58/emem.2017.3.014
Résumé
En chirurgie orthopédie il est quotidien d’implanter des matériels inertes : d’ostéosynthèses ou de prothèses : temporaires pour les premiers, définitifs ou supposés tels pour les seconds. De nombreux produits ont ainsi été utilisés : les métaux : acier de type 316L, alliages chrome cobalt, alliage de titane, métaux à mémoire de forme, les plastiques parmi lesquels : le polyéthylène, le ciment ou methyl metacrylate, des phosphates tricalciques sous forme d’hydroxyapatite ou autres, sous forme massive ou granulaires, des céramiques de frottement comme l’alumine, la zircone, des métaux à surface céramisée. La liaison du vivant et du mort est l’objet de ce travail. Aucun matériel n’est véritablement inerte puisque son introduction produira des réactions locales ou générales encore mal connues. L’étude pluridisciplinaire de ces phénomènes, associant des ingénieurs, des biologistes, s’attachant à comprendre le mécanisme intime de dégradation des produits implantés, ainsi que le mécanisme des réactions de l’organisme à ces produits permettent de progresser. Il est possible en 2017 de remplacer une hanche par une prothèse en assurant une articulation normale : la hanche oubliée. Comment cela est-il possible ? Si les matériaux inertes peuvent être testés au laboratoire, l’évolution des tissus vivants au contact font l’objet d’études plus récentes. L’infection, l’allergie, les réactions à corps étrangers sont connues. Le remodelage des tissus vivants en fonction des contraintes aboutissant à une ostéoporose ou à une adaptation sont moins bien étudiés. Le tissu fibreux dense observé autour des couples alumine stabilise l’articulation et permet de comprendre l’absence de luxation à long terme, différant en cela des couples comportant du polyéthylène. L’avenir sera à la compréhension de ces mécanismes : cicatrisation des tissus alentour, mecanotransduction qui résume les processus de cicatrisation en fonction des contraintes locales.