Sarcomes rétro péritonéaux primitifs: nouvelles approches techniques
BONVALOT S | GRONCHI A
Séance du mercredi 28 octobre 2009 (FEMMES CHIRURGIENS)
Résumé
Les sarcomes rétro péritonéaux sont des tumeurs rares dont la technique de prise en charge chirurgicale est en cours de définition. Le rôle de la chirurgie est essentiel, car les patients décèdent dans la majorité des cas de l’évolution locale ou péritonéale de la maladie.L’enquête de l’Association Française de Chirurgie rapportée en 2006 (Bonvalot, Rivoire et al. JCO 2009) avait porté sur 382 patients présentant une tumeur primitive et opérés selon différentes modalités dans plusieurs centres Français. Le taux de récidive abdominale à 5 ans était globalement de 49% (IC 95%). Dans l’analyse multivariée, ce risque était significativement diminué chez les patients qui avaient eu une exérèse en bloc compartimentale. La notion d’exérèse « compartimentale » nécessite cependant d’être affinée et validée par une étude prospective sur un plus grand nombre de patients ayant bénéficié de cette nouvelle approche.Méthodes : 249 patients présentant un sarcome rétropéritonéal primitifs ont été systématiquement opérés selon cette technique compartimentale à l’Institut Gustave Roussy et au NCI de Milan entre 2000 et 2008. Cette technique consiste à réséquer la tumeur en bloc avec les organes adjacents (en dehors de vaisseaux et des troncs nerveux majeurs), afin d’améliorer la qualité des marges. Résultats : le recul médian est de 37 mois. Le nombre moyen d’organes réséqués avec le sarcome est de 2 (IQ range 1-3), colon et rein pour la majorité. La taille tumorale médiane était de 17 cm (IQ range 11-26). Une résection macroscopiquement complète a été effectuée chez 232 pts (93%). A 5ans, la survie globale est de 65.4% (95% CI: 56.8-72.7%). Les taux de récidives locales et métastatique à 5 ans sont respectivement de 22.3% (16.5-30.2%) et 24.2% (18.4-31.9%). Quarante cinq pts (18%; 95% CI: 14 23%) ont présenté une complication post opératoire, et 8 (3%) patients en sont décédés. Conclusions : Une chirurgie compartimentale permet effectivement de diminuer significativement le risque de récidive locale au prix d’une morbidité acceptable.