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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Maladies trophoblastiques gestationnelles : Guérir sans compromettre la fertilité ?

François GOLFIER

Séance du mercredi 12 novembre 2025 (Chirurgie de la reproduction, préservation de la fécondité)

N° de DOI : 10.26299/3624-t755/emem.2025.46.02

Résumé

Les maladies trophoblastiques gestationnelles (MTG) regroupent un ensemble de pathologies d’origine placentaire comportant des formes pré-malignes, les môles hydatiformes, et des formes malignes, les tumeurs trophoblastiques gestationnelles (TTG), souvent secondaires à une môle.
Chez ces femmes jeunes, l’objectif thérapeutique est double : assurer la guérison tout en préservant la fertilité.
Le traitement des môles repose sur une aspiration utérine conservatrice et une surveillance rigoureuse des hCG.
Celui des TTG s’appuie sur la détection précoce grâce au suivi post-môle des hCG et sur l’évaluation du risque par le score FIGO, qui guide le choix thérapeutique. La prise en charge spécialisée, coordonnée par les centres de référence, permet d’adapter la stratégie selon le profil histologique et pronostique. Grâce à la chimiothérapie adaptée et à la centralisation des soins, la préservation de la fertilité est la règle, sauf dans les formes rares et peu chimiosensibles. La majorité des patientes guérissent et conçoivent ultérieurement sans risque accru d’anomalie fœtale ni de récidive.
Le Centre français de référence des MTG, créé en 1999 et labellisé par l’INCa, a contribué de façon déterminante à ces excellents résultats. L’introduction récente des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (anti-PD1, anti-PDL1) ouvre des perspectives prometteuses, potentiellement moins toxiques pour la fertilité.
Pr François Golfier, MD, PhD — CHU Lyon Sud, Université Claude-Bernard Lyon 1 ; Fondateur du Centre français des maladies trophoblastiques ; Président de l’International Society for the Study of Trophoblastic Diseases (ISSTD).