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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Panorama actuel de la chirurgie thoracique française.

Pascal-Alexandre THOMAS

Séance du mercredi 05 novembre 2025 (Progrès et Innovations en Chirurgie Thoracique)

N° de DOI : 10.26299/rkxh-dn20/emem.2025.45.01

Résumé

En 2024, la chirurgie thoracique en France est principalement centrée sur le traitement curatif du cancer du poumon, représentant 40 % des interventions. Les techniques mini-invasives, comme la thoracoscopie vidéo-assistée (VATS, 49 %) et la chirurgie robot-assistée (RATS, 26 %), sont désormais majoritaires. La lobectomie domine (71 %), tandis que la pneumonectomie devient rare (2 %). La segmentectomie, en hausse (21 %), est surtout utilisée pour les cancers précoces (32 %), favorisée par la planification 3D qui améliore la précision oncologique et réduit les complications. La RATS s’impose comme la technique de référence pour les exérèses conservatrices, sous réserve d’un accès suffisant.
Le programme national de dépistage « Impulsion », lancé en 2025, vise à détecter plus de cancers à un stade précoce (IA), où la chirurgie offre les meilleurs taux de survie à 5 ans (75-90 %). Actuellement, plus de 50 % des cancers sont diagnostiqués à un stade métastatique. Le dépistage organisé pourrait augmenter de 20 à 30 % le volume des interventions d’ici 2030.
Les activités chirurgicales de recours incluent la transplantation pulmonaire (323 greffes en 2024, soit 4,8 par million d’habitants), limitée par le taux d’opposition aux prélèvements (37 %). Les équipes développent des solutions comme les prélèvements après arrêt circulatoire et le reconditionnement ex-vivo des greffons. Enfin, la thrombo-endartériectomie pour l’hypertension artérielle pulmonaire post-embolique, en hausse, n’est pratiquée que par une seule équipe en France.