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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Hallux rigidus : perspectives contemporaines

Barbara PICLET

Séance du mercredi 22 octobre 2025 (L'Académie reçoit l'Association Française de la Chirurgie du Pied (AFCP))

N° de DOI : 10.26299/q663-h468/emem.2025.43.04

Résumé

L’hallux rigidus, ou arthrose métatarso-phalangienne du gros orteil (MTP1), est la pathologie dégénérative la plus fréquente du pied. Sa prise en charge a beaucoup évolué ces dernières années grâce aux travaux de l’AFCP et à la création d’un algorithme décisionnel publié en 2022. L’arthrose MTP1 se caractérise par un cercle vicieux inflammatoire et dégénératif, avec une atteinte progressive du cartilage, de l’os sous-chondral, de la capsule et des ligaments, rendant le traitement complexe. Les manifestations cliniques peuvent inclure douleurs, raideur, et déformations (hallux valgus, hallux limitus fonctionnel).
Les classifications existantes pour évaluer le stade évolutif restent multiples et imparfaites. Les causes sont variées : mécaniques (excès de longueur de M1, métatarsus elevatus), métaboliques, post-traumatiques, ou dégénératives.
L’approche thérapeutique s’oriente désormais vers des options plus conservatrices : traitement médical, techniques chirurgicales préservant l’articulation (cheilectomie, ostéotomie, arthroscopie, chirurgie percutanée). L’arthrodèse, longtemps considérée comme une solution de référence, tend à être réservée aux formes les plus sévères ou invalidantes.
En conclusion, l’hallux rigidus ne se résume pas à une simple perte de mobilité : il s’agit d’une pathologie multifactorielle, parfois indolore, dont la prise en charge actuelle privilégie la préservation fonctionnelle et une personnalisation thérapeutique.