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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Traitements chirurgicaux de la maladie hémorroïdaire : de l’hémorroïdectomie à la thermofusion

Béatrice VINSON-BONNET

Séance du mercredi 14 mai 2025 (Chirurgie proctologique)

N° de DOI : 10.26299//2025.18.01

Résumé

La chirurgie hémorroïdaire vient après l’échec de la prise en charge médicale des troubles du transit et du traitement par infra-rouge ou ligature élastique.
L’hémorroïdectomie, (Milligan et Morgan, 1937) est restée longtemps le seul traitement chirurgical. Les douleurs post opératoires précoces et post-défécatoires sont un frein majeur à cette intervention. Depuis 2000 la réalisation d’un bloc pudendal contrôle la douleur post opératoire sur plus de 12 heures et permet une prise en charge ambulatoire.
La chirurgie a évolué vers la correction des symptômes hémorroïdaires internes : saignements défécatoires et procidence hémorroïdaire post défécatoire. L’objectif est d’améliorer la qualité de vie des patients. Les interventions dites mini-invasives ont comme principe de réduire le flux sanguin vers les hémorroïdes et de « lifter » les paquets hémorroïdaires dans le canal anal. Il s’agit de l’hémorroidopexie circulaire par agrafage (intervention de Longo 2000), des ligatures artérielles guidées par Doppler avec mucopexie (DGHAL 2005) et de la thermofusion hémorroïdaire interne. Les suites sont moins douloureuses notamment au passage des selles. La reprise d’une vie normale est possible en quelques jours au lieu de 3 semaines après hémorroïdectomie. Dans les centres « experts », la morbidité post-opératoire est équivalente pour toutes les techniques. Si les hémorroïdes internes sont extériorisées en permanence ou si les hémorroïdes externes ont été compliquées de thrombose, il n’y a pas d’alternative à l’hémorroïdectomie. Le risque de récidive est très faible après hémorroïdectomie mais le rétrécissement cicatriciel de l’anus est une complication rare et sérieuse. Après techniques mini-invasives, le taux de récidive est de 20% à 2 ans.

Béatrice Vinson-Bonnet
Service de chirurgie viscérale, CHI Poissy-Saint Germain.