Approche robotique du cancer du rectum
Séance du mercredi 05 mars 2025 (Journée cancérologie : Cancer colorectal)
N° de DOI : 10.26299/7ee3-zb59/2025.09.10
Résumé
La chirurgie du cancer du rectum obéit à des exigences carcinologiques qui induisent des difficultés techniques pour un organe situé dans un bassin de volume étroit au contact de structures vasculaires et nerveuses à respecter. Cet acte technique doit aussi répondre aux critères de la chirurgie mini-invasive. L’outil robotique facilitateur de la laparoscopie a pour but d’atteindre tous ces objectifs.
A ce jour, la littérature foisonne de publications concernant l’utilisation du robot dans le traitement chirurgical du cancer du rectum avec à ce jour plus de 2000 publications. Il existe de nombreuses études prospectives de cohorte, des méta-analyses, mais peu d’essais.
Le premier essai randomisé comparant la laparoscopie à la robotique, intitulé ROLARR, réalisé en 2012 (29 centres, 10 pays, 471 patients), dont le critère de jugement principal était le taux de conversion, ne montrait pas de différence entre les deux groupes, avec toutefois un léger bénéfice en faveur du robot pour les patients mâles, obèse et à volumineuse prostate. Cet essai était grêvé de nombreux biais méthodologiques. L’analyse de ces mêmes groupes réalisée en 2018 et montrait toutefois que le taux de conversion était significativement plus faible dans le groupe robot selon l’expérience de l’opérateur.
L’essai chinois comparant en 2022 deux groupes (586 robots vs 585 laparoscopies) montrait significativement dans le groupe robot moins de de marges latérales envahies (4 vs 7.2%), moins de complications per-opératoires (5.5 vs 8.7%), moins de pertes sanguines (40.0 vs 50.0 ml), moins de conversions (1.7 vs 3.9%)et moins de complications graves post-opératoires (Clavien Dindo >2) (16.2 vs 23.1 %). On peut toutefois s’étonner du faible taux de fistules anastomotiques compris entre 5 et 8% dans cet essai.
L’essai multicentrique coréen publié en 2023 (robot 165 vs lap 155) avait pour critère de jugement principal le taux d’exérèse complet de mesorectum. Dans le sous-groupe des patients ayant reçu une radio-chimiothérapie néoadjuvante, le taux de marges envahies étaient significativement plus bas dans le groupe robot (0 vs 8.2% p<0.034). Toutefois cet essai était interrompu précocement en 2016 pour raisons économiques, le surcoût du robot étant à charge du patient.
Il n’existe pas de recommandation concernant l’utilisation du robot dans le cancer du rectum. Toutefois, l’analyse critique des travaux de la littérature montre clairement le bénéfice technique du robot sur la laparoscopie et justifie son utilisation courante dans les centres experts.
JAMA. 2017 ;318(16) :1569-1580. Doi :10.1001/jama.2017.7219 October 24/31 – 2017
Effect of Robotic-Assisted vs Conventional Laparoscopic Surgery on Risk of Conversion to Open Laparotomy Among Patients Undergoing Resection for Rectal Cancer The ROLARR Randomized Clinical Trial
A ce jour, la littérature foisonne de publications concernant l’utilisation du robot dans le traitement chirurgical du cancer du rectum avec à ce jour plus de 2000 publications. Il existe de nombreuses études prospectives de cohorte, des méta-analyses, mais peu d’essais.
Le premier essai randomisé comparant la laparoscopie à la robotique, intitulé ROLARR, réalisé en 2012 (29 centres, 10 pays, 471 patients), dont le critère de jugement principal était le taux de conversion, ne montrait pas de différence entre les deux groupes, avec toutefois un léger bénéfice en faveur du robot pour les patients mâles, obèse et à volumineuse prostate. Cet essai était grêvé de nombreux biais méthodologiques. L’analyse de ces mêmes groupes réalisée en 2018 et montrait toutefois que le taux de conversion était significativement plus faible dans le groupe robot selon l’expérience de l’opérateur.
L’essai chinois comparant en 2022 deux groupes (586 robots vs 585 laparoscopies) montrait significativement dans le groupe robot moins de de marges latérales envahies (4 vs 7.2%), moins de complications per-opératoires (5.5 vs 8.7%), moins de pertes sanguines (40.0 vs 50.0 ml), moins de conversions (1.7 vs 3.9%)et moins de complications graves post-opératoires (Clavien Dindo >2) (16.2 vs 23.1 %). On peut toutefois s’étonner du faible taux de fistules anastomotiques compris entre 5 et 8% dans cet essai.
L’essai multicentrique coréen publié en 2023 (robot 165 vs lap 155) avait pour critère de jugement principal le taux d’exérèse complet de mesorectum. Dans le sous-groupe des patients ayant reçu une radio-chimiothérapie néoadjuvante, le taux de marges envahies étaient significativement plus bas dans le groupe robot (0 vs 8.2% p<0.034). Toutefois cet essai était interrompu précocement en 2016 pour raisons économiques, le surcoût du robot étant à charge du patient.
Il n’existe pas de recommandation concernant l’utilisation du robot dans le cancer du rectum. Toutefois, l’analyse critique des travaux de la littérature montre clairement le bénéfice technique du robot sur la laparoscopie et justifie son utilisation courante dans les centres experts.
JAMA. 2017 ;318(16) :1569-1580. Doi :10.1001/jama.2017.7219 October 24/31 – 2017
Effect of Robotic-Assisted vs Conventional Laparoscopic Surgery on Risk of Conversion to Open Laparotomy Among Patients Undergoing Resection for Rectal Cancer The ROLARR Randomized Clinical Trial