Chirurgien : la "2ème victime" d'un contentieux médico-légal ?
Séance du mercredi 08 janvier 2025 (Consultants et Experts)
N° de DOI : 10.26299/pyjw-3e64/emem.2025.01.06
Résumé
Dans nos sociétés de droit, un individu s’estimant lésé compte à juste titre sur la justice pour obtenir réparation. En cas de contentieux médico-légal concernant un chirurgien la victime met inévitablement en cause le geste du praticien et son obligation de moyen. Du fait de la longueur des procédures et du caractère singulier de la relation médecin / malade cette mise en cause est largement préjudiciable au chirurgien qui devient la 2ème victime.
Dans les cas extrêmes des suicides ou dépressions graves peuvent survenir au cours de l’instruction préalable à l’expertise, mais toujours il y a un stress récurrent et au minimum une incompréhension totale. Beaucoup de chirurgiens modifient leur exercice professionnel après expertise, et souvent abandonnent la chirurgie. La lenteur des procédures pèse sur le soupçon au long cours, sur la réputation et de nos jours sur l’E-réputation portée par les réseaux sociaux. La menace perçue sur l’exercice professionnel s’accentue de jour en jour faisant redouter l’interdiction d’exercice, le déremboursement des actes ou le dé-conventionnement.
La mise en cause et l’expertise qui en découle (civile, pénale ou ordinale) ne sont pourtant pas des sanctions : une majorité sont finalement conciliantes. La personnalité des requérants est à considérer. La plupart souhaitent simplement une juste réparation ou des explications qui leur ont manquées. D’autres ont des motifs moins louables.
Le chirurgien, juridiquement unique responsable, n’agit pas seul : au sein d’une organisation il travaille avec toute une équipe. Il peut se considérer comme le bouc émissaire d’une chaîne de responsabilités qui aboutit à une erreur dite « systémique » (60% des cas).
Il faut enfin souligner l’aspect bénéfique des expertises depuis les années 1970 : la tenue des dossiers est d’autant plus rigoureuse que les magistrats sont de plus en plus sensibles aux problèmes d’information et de consentement.
S.O.S : Save Our Surgeons !
Dans les cas extrêmes des suicides ou dépressions graves peuvent survenir au cours de l’instruction préalable à l’expertise, mais toujours il y a un stress récurrent et au minimum une incompréhension totale. Beaucoup de chirurgiens modifient leur exercice professionnel après expertise, et souvent abandonnent la chirurgie. La lenteur des procédures pèse sur le soupçon au long cours, sur la réputation et de nos jours sur l’E-réputation portée par les réseaux sociaux. La menace perçue sur l’exercice professionnel s’accentue de jour en jour faisant redouter l’interdiction d’exercice, le déremboursement des actes ou le dé-conventionnement.
La mise en cause et l’expertise qui en découle (civile, pénale ou ordinale) ne sont pourtant pas des sanctions : une majorité sont finalement conciliantes. La personnalité des requérants est à considérer. La plupart souhaitent simplement une juste réparation ou des explications qui leur ont manquées. D’autres ont des motifs moins louables.
Le chirurgien, juridiquement unique responsable, n’agit pas seul : au sein d’une organisation il travaille avec toute une équipe. Il peut se considérer comme le bouc émissaire d’une chaîne de responsabilités qui aboutit à une erreur dite « systémique » (60% des cas).
Il faut enfin souligner l’aspect bénéfique des expertises depuis les années 1970 : la tenue des dossiers est d’autant plus rigoureuse que les magistrats sont de plus en plus sensibles aux problèmes d’information et de consentement.
S.O.S : Save Our Surgeons !