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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Batailles de la Somme : Mémoires des gueules cassées d’hier, élégances et combats d’aujourd’hui

LENGELE B

Séance du mercredi 19 décembre 2007 (pas de sujet Principal)

Résumé

La chirurgie réparatrice des grandes blessures de la face est née dans le fracas du premier conflit mondial. Non loin de la ligne du front, confrontés pour la première fois de l’Histoire à de vastes mutilations défigurantes, les chirurgiens militaires ont en effet jeté sur le sol français les principes inauguraux de la reconstruction des unités faciales comprenant, à la surface des maxillaires, le nez, les joues, les lèvres et le menton. Les techniques de l’époque faisant appel, avec des fortunes diverses, à l’utilisation inaugurale des greffons osseux libres de Morestin, ainsi qu’à des autoplasties cutanées diverses, inspirées du principe des lambeaux migrants de Nélaton.Près d’un siècle plus tard, à l’aube d’un nouveau millénaire, rien ne sépare le vécu de nos malades défigurés d’aujourd’hui de celui qui fut enduré autrefois par les pensionnaires du Val de Grâce. Le chirurgien contemporain lui-même ne partage-t-il pas dans son combat quotidien, mené sur le champ des visages dévastés, les mêmes sentiments que ceux qui traversaient jadis le cœur de l’officier conduisant au feu les poilus des tranchées ?En parcourant les écrits des Gueules Cassées, des soldats et des Médecins de la Grande Guerre, la présente lecture trace, d’une bataille de la Somme à l’autre, le long chemin de victoires et défaites opératoires qui, face aux assauts répétés et impuissants des auto transplantations tissulaires, ont conduit un modeste bataillon d’éclaireurs à sortir sur le glacis pour réaliser la première allogreffe de visage, entreprise à Amiens en novembre 2005.