La décision en chirurgie
Séance du mercredi 20 novembre 2024 (Communications libres)
N° de DOI : 10.26299/zhkn-3903/emem.2024.31.01
Résumé
Décider, c’est trancher, c'est analyser et choisir, c’est pouvoir et AGIR.
De la décision à l’incision, puis à la précision de l'acte chirurgical, le tronc commun sémantique est la césure, la séparation, la coupure.
Les progrès récents des neurosciences cognitives et physiologiques, permettent de mieux comprendre les mécanismes cérébraux de la prise de décision , qui sont indissociables des capacités du traitement de l'information par les organes de perception de l'environnement.
Dans l'exercice de l'art chirurgical, on peut distinguer l'action de prise en charge globale du patient, qui doit permettre, hors urgence vitale immédiate, des délibérations longues et collectives avant une décision stratégique, et l'acte technique lui-même qui nécessite une capacité personnelle et immédiate de "décisions perceptives" en boucle courte, à visée tactique, à chaque étape de sa réalisation.
Dans cette parenthèse spatio-temporelle, le patient doit être "objectivé", mais le chirurgien doit être capable de prendre des décisions rapides et faire des choix difficiles pour s'adapter à des situations inédites et imprévues. Cette qualité, qui relève plus de qualités propres que d'une formation quelconque, est d'ailleurs souvent qualifiée, hors contexte médical, de «tempérament chirurgical ».
Un "chirurgien", pour garder sa valeur à ce titre, devrait donc rester, dans le strict respect de la déontologie médicale, un décideur capable d’effectuer lui-même des actes thérapeutiques, potentiellement dangereux, de grande précision par intrusion au plus profond et intime d’un Autre (Être Humain), et d'assumer personnellement la pleine responsabilité de ses décisions.
L'évolution vers des "opérateurs", abandonnant toutes les décisions stratégiques à des agents extérieurs et irresponsables, pour ne plus être que des agents d'exécution de tactiques normées, voire mécanisées, est une perspective largement ouverte vers un manques de chances de "bons résultats" pour les patients et un épuisement professionnel majeur et rapide de ces nouveaux "opérateurs", par perte de sens de leur activité.
De la décision à l’incision, puis à la précision de l'acte chirurgical, le tronc commun sémantique est la césure, la séparation, la coupure.
Les progrès récents des neurosciences cognitives et physiologiques, permettent de mieux comprendre les mécanismes cérébraux de la prise de décision , qui sont indissociables des capacités du traitement de l'information par les organes de perception de l'environnement.
Dans l'exercice de l'art chirurgical, on peut distinguer l'action de prise en charge globale du patient, qui doit permettre, hors urgence vitale immédiate, des délibérations longues et collectives avant une décision stratégique, et l'acte technique lui-même qui nécessite une capacité personnelle et immédiate de "décisions perceptives" en boucle courte, à visée tactique, à chaque étape de sa réalisation.
Dans cette parenthèse spatio-temporelle, le patient doit être "objectivé", mais le chirurgien doit être capable de prendre des décisions rapides et faire des choix difficiles pour s'adapter à des situations inédites et imprévues. Cette qualité, qui relève plus de qualités propres que d'une formation quelconque, est d'ailleurs souvent qualifiée, hors contexte médical, de «tempérament chirurgical ».
Un "chirurgien", pour garder sa valeur à ce titre, devrait donc rester, dans le strict respect de la déontologie médicale, un décideur capable d’effectuer lui-même des actes thérapeutiques, potentiellement dangereux, de grande précision par intrusion au plus profond et intime d’un Autre (Être Humain), et d'assumer personnellement la pleine responsabilité de ses décisions.
L'évolution vers des "opérateurs", abandonnant toutes les décisions stratégiques à des agents extérieurs et irresponsables, pour ne plus être que des agents d'exécution de tactiques normées, voire mécanisées, est une perspective largement ouverte vers un manques de chances de "bons résultats" pour les patients et un épuisement professionnel majeur et rapide de ces nouveaux "opérateurs", par perte de sens de leur activité.