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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Tumeurs à cellules géantes (TCG) de l’extrémité inférieure du radius.

TOMENO B | BABINET A

Séance du mercredi 05 décembre 2007 (SEANCE COMMUNE AVEC LA SOFCOT)

Résumé

Introduction : Les TCG sont des tumeurs tantôt bénignes (9/10) tantôt malignes. Le bas du radius est en fréquence la 3eme localisation, derrière le genou et l’épaule. Cette localisation se caractérise par des tumeurs volontiers plus destructrices et plus rapidement évolutives qu’ailleurs de sorte que le curetage-comblement (traitement de routine des formes bénignes) n’y est souvent pas possible (ou bien échoue). De ce fait la plupart des patients ne s’en sortent qu’au prix d’une résection-arthrodése faisant perdre tout ou partie de la mobilité du poignet (selon que l’on peut ou non respecter la médio-carpienne). Matériels et méthodes : Nos 20 patients, 11 hommes et 9 femmes, ont un âge moyen était de 39 ans (19 et 63 ans) et toutes les tumeurs de cette série étaient bénignes. Deux patients vus en première main ont pu être traités avec succès par curetage-comblement. Les 18 autres ont du subir une résection-arthrodése (11 fois pour des récidive après curetage-comblement, et 7 fois pour des tumeurs d’emblée volumineuses détruisant largement le massif épiphyso-métaphysaire ).Pour ces 18 résections, la reconstruction a été faite par 2 baguettes tibiales autologues prenant appui proximalement sur le radius et distalement sur la première rangée (10 cas) ou la deuxième rangée du carpe (8 cas), le montage étant protégé par un plâtre ou plus volontiers par un fixateur externe. Résultats des 18 résections : Le recul moyen est de 70 mois (12 et 205 mois). Le résultat fonctionnel est bon avec absence de douleur dans 15 cas. Pour les 10 patients dont la médio-carpienne a pu être préservée, la flexion dorsale était de 30? et la flexion palmaire de 15?, la prono-suppination allant de 10? à 170?. La fusion osseuse aux extrémités du montage a été obtenue de première intention dans 17 cas. Une pseudarthrose à la jonction haute, reprise un an plus tard pour greffe et ostéosynthèse par plaque, a fini par consolider. Trois fractures secondaires de la zone des greffons ont consolidé normalement après ostéosynthèse par plaque vissée associée à un nouvel apport osseux.Trois des opérés ont présenté des récidives locales sous forme de nodules sous-cutanées qui ont été réséqués. Un de ces 3 patients a eu en plus une récidive osseuse à la jonction greffon-radius qui a été traité avec succès par une nouvelle résection-greffe osseuse. Conclusion : Les curetages sont rarement suivis de succès dans cette localisation des TCG du fait de l'envahissement des parties molles et de la destruction de la surface articulaire qui surviennent précocement. La résection dans les TCG du poignet s’avère bien plus souvent obligatoire que dans les autres localisations. Elle est indiquée dans les récidives de curetage-comblement et dans les volumineuses tumeurs envahissant les parties molles ainsi que dans les échecs (tumoraux ou mécaniques) des curetage-comblements. Il parait préférable, lorsque c’est possible, de réaliser une arthrodèse entre le radius et la première rangée des os du carpe, respectant la médio-carpienne, car elle préserve une mobilité partielle du poignet et assure ainsi une meilleure fonction.