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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Transfert de microARNs entre cellules tumorales gliales via les microtubes tumoraux : focus et perspectives dans le traitement des gliomes

Arthur LECLERC

Séance du mercredi 22 mai 2024 (Séance commune à l'amphithéâtre Saint-Côme avec l'Académie Nationale de Médecine : La recherche en chirurgie)

N° de DOI : 10.26299/0b35-4m69/emem.2024.17.03

Résumé

Les gliomes de haut grade sont les tumeurs primitives les plus fréquentes du système nerveux central chez l'adulte. Les cellules de gliome communiquent entre elles à travers des extensions membranaires appelées microtubes tumoraux (MT), qui leur permettent le transfert de matériel biologique (organites, vésicules intracellulaires). Leur implication dans des processus clés de la progression tumorale a déjà été démontrée, tout comme celle des miRs. Ces petits ARN non codants jouent en effet un rôle majeur dans la régulation post-transcriptionnelle de l'expression génique et participent ainsi à l’oncogenèse. Si le transfert des miRs via les tunneling nanotubes (des protrusions membranaires plus fines que les microtubes) a bien été mis en évidence dans d’autres cancers que les gliomes, leur transfert via les MT doit être précisée dans les gliomes. L'étude des miRs échangés par cette voie de communication intercellulaire constitue une nouvelle perspective pour mieux comprendre la bio-pathologie des gliomes. Le ciblage spécifique des miRs oncogéniques transférés par les MT pourrait représenter une nouvelle stratégie thérapeutique prometteuse pour limiter la progression tumorale. Enfin, ces MT pourraient constituer des vecteurs privilégiés pour délivrer des miRs thérapeutiques au cœur de la niche tumorale. Cette revue fait le point sur les connaissances actuelles concernant l'impact pronostique des MT dans les gliomes et sur leur rôle potentiel dans le transfert de miRs au sein de la niche tumorale et propose des perspectives d’une meilleure caractérisation de ces dispositifs de communication cellulaire et de leur potentiel impact clinique.
Arthur LECLERC, MD1,2, MSc; Jérôme LEVALLET2; Evelyne EMERY, MD, PhD1; Guénaëlle LEVALLET, MD, PhD2,3
1. Service de Neurochirurgie, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Caen, France
2. Université de Caen Normandie, Unicaen, Unité ISTCT, UMR6030, Groupe OncoCARE, GIP CYCERON, Caen, France
3. Service d’anatomie et cytologie pathologique, Centre Hospitalier Universitaire de Caen, Caen, France