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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Retard de prise en charge des enfants en ORL – Constat et propositions

Michel MONDAIN

Séance du mercredi 28 février 2024 (Chirurgie pédiatrique)

N° de DOI : 10.26299/3kga-e390/emem.2024.07.05

Résumé

Les travaux de mise en œuvre du décret du 29 décembre 2022 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des activités de soins de chirurgie pédiatrique et la publication dans le même temps d’une recommandation pour la pratique professionnelle en anesthésie pédiatrique de la SFAR ont entraîné des désengagements des équipes effectuant la chirurgie ORL de l’enfant, essentiellement dans les centres de proximité, avec soit une diminution d’activité, soit un arrêt d’activité, sans possibilité de prise en charge de cette population en centre de recours (dont ce n’est pas la mission), ni en centre spécialisé à ce jour.

Les raisons des choix conduisant à ces arrêts d’activité sont variées, avec des difficultés de mise en place sur le terrain des critères d’organisation prônés dans cette recommandation, mais aussi des problèmes de la valorisation des actes pour les différents praticiens ou de priorisation de soins par certaines structures de soins au détriment de l’activité ORL pédiatrique.

Il s’agit d’un véritable problème de santé publique supplémentaire qui apparaît, avec une prévision plus de 10000 enfants par an nécessitant un geste ORL non pris en charge dans les centres de proximité. Les prises en charge des syndromes d’apnées obstructives du sommeil ou des pathologies otitiques avec surdité, sont retardées, avec retentissement sur le développement de l’enfant.

Un moratoire a été décidé dans l’application des recommandations jusqu’au mois juillet 2024 par la SFAR, moratoire non suivi, mais les choses vont très vite, trop vite.
Le CNP ORL et CCF a alerté les tutelles ministérielles en partenariat avec les autres CNP sur le problème de santé publique majeur émargeant. Le CNP de pédiatrie fait part de remontées inquiétantes.

Il est urgent d’agir par tous les moyens au travers des professionnels de santé, et des établissements de soins par l’intermédiaire de leurs tutelles pour stopper le détricotage du maillage territorial dans un premier temps, et réfléchir à un calendrier permettant l’application des mesures d’amélioration de la prise en charge de l’enfant, sans interférer, le temps de la mise en place des nouvelles organisations, avec la qualité des soins pour les enfants.