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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Table ronde - Transition Enfant/Adulte du sujet Paralysé Cérébral marchant : le membre supérieur.

Bertrand COULET

Séance du mercredi 06 décembre 2023 (l'ANC reçoit la SOFCOT : Table ronde Transition Enfant/Adulte du sujet Paralysé Cérébral marchant)

N° de DOI : 10.26299/dvd5-t869/emem.2023.35.06

Résumé

La chirurgie du membre supérieur des Paralysies Cérébrales (PC) à l’âge adulte n’est pas exceptionnelle. Même si les principes et techniques des paralysies centrales vasculaires ou traumatiques de l’adultes sont transférables, ces patients présentent des spécificités.
En effet, le sujet PC marchant associe déficit moteur et spasticité prédominant sur les fléchisseurs (coude, poignet et doigts), mais souvent aussi une bonne commande proximale (épaule/coude) avec des prises possibles. Un « capotage » en flexion du poignet est fréquent, il constitue un motif fréquent de consultation en fin d’adolescence pour des raisons esthétiques. Enfin, la dystonie fréquente et parfois masquée dans cette population constitue un piège pour le chirurgien.

Aux troubles neurologiques s’ajoutent des anomalies de la croissance, des rétractions articulaires et surtout une extinction fonctionnelle palliée par des mécanismes de compensation importants.
Le chirurgien ne doit pas déstabiliser un équilibre établi, il a à sa disposition 4 outils principaux, les allongements tendineux pour corriger les rétractions et réduire la spasticité, les dénervations musculaires, les transferts tendineux et les gestes de stabilisation osseuse par arthrodèse.
Les stratégies chirurgicales chez ces patients ne sont pas univoques du fait de tableaux cliniques aux ambitions très différentes, fonctionnelles ou parfois seulement de confort.

Le score INOM, intégrant les facteurs pronostics et les paramètres pouvant être corrigés chirurgicalement, il est possible d’évaluer ces patients et construire une stratégie chirurgicale. Trois axes guident ce programme, un facteur pronostic qui est la commande motrice proximale de l’épaule et du coude, la correction des attitudes vicieuses et la restitution d’une extension active des doigts. Le programme est validé par la simulation des différents gestes envisagés grâce à des blocs anesthésiques, des injections de toxine botulinique, et des orthèses.