Déviances de l’intégrité scientifique : plagiat et non déclaration des conflits d’intérêt : analyse des soumissions à la revue OTSR pendant une année
Séance du mercredi 04 octobre 2023 (Séance commune de l’Académie Nationale de Chirurgie avec la Fondation de l’Avenir « L’Intégrité scientifique »)
N° de DOI : 10.26299/q50k-mb62/emem.2023.28.04
Résumé
Introduction : La fraude scientifique a toujours existé : le nombre d’articles rétractés pour non-respect de l’intégrité scientifique (IS) a été multiplié par 10 en 10 ans. (Fang et all,2012 Procceedings.Nat Acad Sciences USA). Plus de de 1 % des articles publiés correspondent à des fraudes scientifiques incluant le défaut de déclaration des liens ou conflits d’intérêt, le plagiat, l’auto-plagiat, l’embellissement des données, la falsification des données, la falsification des études statistiques.
Buts de l’étude : Étude rétrospective sur une année des articles soumis à OTSR afin de déterminer les taux de plagiats potentiels, les taux de défaut de déclarations des liens d’intérêts des auteurs français et le lien éventuel entre ces deux méconduites scientifiques des auteurs français dans les articles soumis à la revue OTSR. Notre hypothèse était que plus de 20 % des soumissions correspondent à des plagiats potentiels et que plus de 80 % des auteurs français ne déclarent pas leurs liens d’intérêts.
Matériel et méthodes : Les données des articles soumis à OTSR entre le 24 01 2022 et le 23 01 2023 ont été analysée par Ithenticate (Turnitin, Oakland, CA, USA) pour chaque article. Pour les articles émanant d’auteurs français la concordance a été étudiée entre la déclaration des liens déclarés dans l’article et les déclarations retrouvées sur le site Transparence du ministère de la Santé et des solidarités (www.transparence.sante.gouv.fr)
Ont été retenus comme « plagiat potentiel » les concordances à plus de 20 %. Les défauts de déclaration d’intérêts : les sommes non déclarées supérieures à 1000 € ont été retenues comme critère principal de la non-déclaration des liens d’intérêts.
Résultats : 851 soumissions d’articles ont été analysées dans la période concernée par cette étude (ont été exclues 19 conférences d’enseignement, 4 lettres à la rédaction et 10 éditoriaux) Les plagiats ou auto-plagiats sont retrouvés dans plus de 57% des soumissions provenant d’extrême orient (p<0,01) ; 95% des auteurs français ne déclarent pas leurs liens ou conflits d’intérêt.
Discussion : La revue OTSR (Orthopaedics&Traumatology : Surgery&Research) et sa version française la Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (RCOT) publient respectivement en anglais et en français des travaux scientifiques originaux ayant trait à l’orthopédie, quelle que soit leur origine. Seule la version anglaise (OTSR) est indexée dans les banques de données internationales. L’impact factor d’OTSR était en 2022 de 2,425 .(2,49 actuellement) La revue OTSR applique les “ Recommendations for the Conduct, Reporting, Editing, and Publication of Scholarly Work in Medical Journals ” (www.icmje.org) et adhère aux recommandations du « Committee On Publication Ethics » (COPE) et aux recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS) et est dotée d’un comité d’éthique Le plagiat ou l’auto-plagiat est probablement la méconduite scientifique actuellement la plus fréquente : les auteurs soumettent à plusieurs revues scientifiques le même travail ou légèrement modifié. Cette démarche appelée « salami slicing » en anglais est formellement bannie de l’IS. Le Comité d’éthique des publications (COPE) souligne le rôle crucial de l’ISSN (International Standard Serial Number) dans ses 16 principes de transparence (https://publicationethics.org/about/our-organisation.) Ce travail montre que les auteurs français ne se soumettent pas à l’obligation de déclaration des liens ou conflits d’intérêts obligation qui fait partie intégrante de la notion de l’IS et ce malgré des rappels par un article récent et des éditoriaux émanant du comité de rédaction (Erivan et All 2017). La spécialité « orthopédie » ciblée par cette étude n’est pas la seule concernée par cette notion de défaut de déclaration : les sommes déclarées dans d’autres spécialités (cardiologie, cancérologie, imagerie etc) sont beaucoup plus importantes.
Conclusions : L’objectif concernant les liens d’intérêts est démontré pour les auteurs français dont le défaut de déclaration atteint 95%. Ces défauts de déclaration constituent une déviance majeure à l’IS Ils traduisent chez les auteurs français une méconnaissance des conditions éthiques, déontologiques et réglementaires qui font partie intégrante du respect de l’IS. Si les plagiats restent inférieurs à 20 % dans les soumissions d’articles envoyés à la revue OTSR certaines provenances géographiques sont plus impactées que d’autres. Ces méconduites relayées par les médias a toujours des conséquences désastreuses sur la notion de recherche médicale Le Comité d’Éthique d’OTSR doit-il proposer au comité de rédaction d’OTSR le rejet systématique des soumissions d’articles ne respectant les règles de l’IS et en particulier le défaut de déclaration des liens d’intérêts ? La question mérite d’être posée …
Buts de l’étude : Étude rétrospective sur une année des articles soumis à OTSR afin de déterminer les taux de plagiats potentiels, les taux de défaut de déclarations des liens d’intérêts des auteurs français et le lien éventuel entre ces deux méconduites scientifiques des auteurs français dans les articles soumis à la revue OTSR. Notre hypothèse était que plus de 20 % des soumissions correspondent à des plagiats potentiels et que plus de 80 % des auteurs français ne déclarent pas leurs liens d’intérêts.
Matériel et méthodes : Les données des articles soumis à OTSR entre le 24 01 2022 et le 23 01 2023 ont été analysée par Ithenticate (Turnitin, Oakland, CA, USA) pour chaque article. Pour les articles émanant d’auteurs français la concordance a été étudiée entre la déclaration des liens déclarés dans l’article et les déclarations retrouvées sur le site Transparence du ministère de la Santé et des solidarités (www.transparence.sante.gouv.fr)
Ont été retenus comme « plagiat potentiel » les concordances à plus de 20 %. Les défauts de déclaration d’intérêts : les sommes non déclarées supérieures à 1000 € ont été retenues comme critère principal de la non-déclaration des liens d’intérêts.
Résultats : 851 soumissions d’articles ont été analysées dans la période concernée par cette étude (ont été exclues 19 conférences d’enseignement, 4 lettres à la rédaction et 10 éditoriaux) Les plagiats ou auto-plagiats sont retrouvés dans plus de 57% des soumissions provenant d’extrême orient (p<0,01) ; 95% des auteurs français ne déclarent pas leurs liens ou conflits d’intérêt.
Discussion : La revue OTSR (Orthopaedics&Traumatology : Surgery&Research) et sa version française la Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (RCOT) publient respectivement en anglais et en français des travaux scientifiques originaux ayant trait à l’orthopédie, quelle que soit leur origine. Seule la version anglaise (OTSR) est indexée dans les banques de données internationales. L’impact factor d’OTSR était en 2022 de 2,425 .(2,49 actuellement) La revue OTSR applique les “ Recommendations for the Conduct, Reporting, Editing, and Publication of Scholarly Work in Medical Journals ” (www.icmje.org) et adhère aux recommandations du « Committee On Publication Ethics » (COPE) et aux recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS) et est dotée d’un comité d’éthique Le plagiat ou l’auto-plagiat est probablement la méconduite scientifique actuellement la plus fréquente : les auteurs soumettent à plusieurs revues scientifiques le même travail ou légèrement modifié. Cette démarche appelée « salami slicing » en anglais est formellement bannie de l’IS. Le Comité d’éthique des publications (COPE) souligne le rôle crucial de l’ISSN (International Standard Serial Number) dans ses 16 principes de transparence (https://publicationethics.org/about/our-organisation.) Ce travail montre que les auteurs français ne se soumettent pas à l’obligation de déclaration des liens ou conflits d’intérêts obligation qui fait partie intégrante de la notion de l’IS et ce malgré des rappels par un article récent et des éditoriaux émanant du comité de rédaction (Erivan et All 2017). La spécialité « orthopédie » ciblée par cette étude n’est pas la seule concernée par cette notion de défaut de déclaration : les sommes déclarées dans d’autres spécialités (cardiologie, cancérologie, imagerie etc) sont beaucoup plus importantes.
Conclusions : L’objectif concernant les liens d’intérêts est démontré pour les auteurs français dont le défaut de déclaration atteint 95%. Ces défauts de déclaration constituent une déviance majeure à l’IS Ils traduisent chez les auteurs français une méconnaissance des conditions éthiques, déontologiques et réglementaires qui font partie intégrante du respect de l’IS. Si les plagiats restent inférieurs à 20 % dans les soumissions d’articles envoyés à la revue OTSR certaines provenances géographiques sont plus impactées que d’autres. Ces méconduites relayées par les médias a toujours des conséquences désastreuses sur la notion de recherche médicale Le Comité d’Éthique d’OTSR doit-il proposer au comité de rédaction d’OTSR le rejet systématique des soumissions d’articles ne respectant les règles de l’IS et en particulier le défaut de déclaration des liens d’intérêts ? La question mérite d’être posée …