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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Cardiopathies congénitales du fœtus à l'adulte : rèves et réalités, conclusions éthiques

Jean René Lusson

Séance du mercredi 13 novembre 2019 (Chirurgie des cardiopathies congénitales)

N° de DOI : 10.26299/hzrs-7a66/emem.2019.33.04

Résumé

Les évolutions parallèles des techniques chirurgicales, du cathétérisme interventionnel et de l’imagerie, nous ont fait rêver que nous pourrions faire le diagnostic anatomique et physiologique de toutes les cardiopathies les plus complexes et leur apporter une correction anatomique et/ou physiologique.

Nous prenons l’exemple de la transposition des gros vaisseaux qui en 40 ans est devenue une malformation presque bénigne, alors qu’en 1979 30% décédaient et ceux qui ont passé les 3 étapes ont des séquelles rytmiques et hémodynamiques.

Les cardiopathies « univentriculaires » peuvent vivre presque normalement grâce au concept de circulation de Fontan.

L’idéal est le dépistage anténatal des cardiopathies à expression néonatale. La qualité de l’imagerie (échocardiographie, imagerie de coupes) permet ultérieurement le diagnostic parfait des autres cardiopathies à tous les âges de la vie. Le cathétérisme interventionnel et la chirurgie ne sont pas concurrents mais complémentaires avec des résultats optimaux.

La réalité est encore loin de l’idéal. Le dépistage anténatal doit s’améliorer notamment au niveau 1 de l’obstétricien. La cardiopathie est malheureusement quelquefois au sein d’un complexe syndromique génétique. Les Atrésies Pulmonaires à Septum Ouvert (APSO) confinent encore souvent à une grande infirmité. La circulation cavo bipulmonaire a sa propre pathologie. Même la correction de la tétralogie de Fallot n’est pas définitive. La transplantation cardiaque, ultime correction, est grevée de complications avec son taux apparemment incompressible de rejets et morts subites.

Les problèmes éthiques sont nombreux, notamment lors du dépistage anténatal et ses conséquences : interruption de grossesse, prise en charge néonatale active ou palliative. Les attitudes dépendent du contexte médicochirurgical mais aussi de l’environnement familial (social, religieux…).
Jusqu’où ne pas aller ?
On termine le propos sur les cardiopathie congénitale en pays émergents. Le choix des cardiopathies et la technique thérapeutique proposée est dépendante du contexte médico technique.