Aspects éthiques du risque en chirurgie
Séance du mercredi 12 juin 2019 (Les risques en chirurgie)
N° de DOI : 10.26299/bvz1-4f82/emem.2019.21.01
Résumé
S’il est un domaine ou la notion de risque a une résonance particulière, c’est bien la chirurgie avec l’image d’un acte violent, transgressif, salvateur mais dangereux. Citons René Leriche « Le vrai chirurgien a une âme spéciale, dotée du goût de l’action et d’une réelle attirance pour le risque ».Mais il ajoute « ce goût de l’action ne va pas sans une certaine passion, passion d’un jeu sévère, précis, qui côtoie les abîmes, qui exige un parfait contrôle de soi-même, du bon sens, de l’équilibre et le culte d’une efficience pratique »
La connaissance et la prise en compte du risque chirurgical sont aujourd’hui très étudiées et les progrès sont évidents : Gestion collective, individuelle, accréditation…
Cependant, les progrès techniques majeurs passés, présents et à venir, l’innovation, l’usage étendu du principe de précaution, l’évolution du métier de chirurgien incitent à une réflexion éthique approfondie.
La mécanisation, le robot autonome, l’usage de l’intelligence artificielle, vont ils sécuriser totalement l’acte chirurgical , l’avant et l’après, supprimant l’humain faillible, donc à risque ?
On peut réfléchir éthiquement au bon profil du chirurgien : Ingénieur de maintenance ou sujet moral libre et responsable, respectueux de la complexité du corps et de l’âme humaine, sachant apprécier le bénéfice risque devant une situation délicate , un imprévu mais devant décider et souvent « à chaud ».
Il devra être libéré de tâches annexes pour mettre tout son art avant, pendant, et après le geste chirurgical. Il sera aidé par le travail en équipe, sa formation continue , le travail en simulation, la participation aux réunions collectives (staffs, RMM …)Il devra s’astreindre à la transparence (registres , déclarations).
Il est essentiel de rappeler que la chirurgie est un art complexe nécessitant long apprentissage et travail d’application. Là réside surtout la vertu du chirurgien qui doit être prudent au sens de la phronésis du grand Aristote « qui est une disposition accompagnée de raison juste, tournée vers l’action et concernant ce qui est bien et mal pour l’homme ».
Et n’oublions pas la devise de l’académie : « Consilio manuque ». Par l’habileté et la main.
L’organisation future de la chirurgie en France et la qualité des praticiens devront tout faire pour le permettre.
La connaissance et la prise en compte du risque chirurgical sont aujourd’hui très étudiées et les progrès sont évidents : Gestion collective, individuelle, accréditation…
Cependant, les progrès techniques majeurs passés, présents et à venir, l’innovation, l’usage étendu du principe de précaution, l’évolution du métier de chirurgien incitent à une réflexion éthique approfondie.
La mécanisation, le robot autonome, l’usage de l’intelligence artificielle, vont ils sécuriser totalement l’acte chirurgical , l’avant et l’après, supprimant l’humain faillible, donc à risque ?
On peut réfléchir éthiquement au bon profil du chirurgien : Ingénieur de maintenance ou sujet moral libre et responsable, respectueux de la complexité du corps et de l’âme humaine, sachant apprécier le bénéfice risque devant une situation délicate , un imprévu mais devant décider et souvent « à chaud ».
Il devra être libéré de tâches annexes pour mettre tout son art avant, pendant, et après le geste chirurgical. Il sera aidé par le travail en équipe, sa formation continue , le travail en simulation, la participation aux réunions collectives (staffs, RMM …)Il devra s’astreindre à la transparence (registres , déclarations).
Il est essentiel de rappeler que la chirurgie est un art complexe nécessitant long apprentissage et travail d’application. Là réside surtout la vertu du chirurgien qui doit être prudent au sens de la phronésis du grand Aristote « qui est une disposition accompagnée de raison juste, tournée vers l’action et concernant ce qui est bien et mal pour l’homme ».
Et n’oublions pas la devise de l’académie : « Consilio manuque ». Par l’habileté et la main.
L’organisation future de la chirurgie en France et la qualité des praticiens devront tout faire pour le permettre.