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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Optimisation du patient en pré-opératoire : la préhabilitation en pratique ? La préparation nutritionnelle

Cindy NEUZILLET

Séance du mercredi 19 juin 2019 (Séance commune avec l'AFC : Innovations organisationnelles : Nouvelles modalités - Nouvelles pratiques des soins)

N° de DOI : 10.26299/g9eb-q484/emem.2019.22.06

Résumé

La dénutrition est un problème fréquent (39% toutes localisations tumorales et stades confondus, source : enquêtes NUTRICANCER), particulièrement en oncologie digestive, et souvent sous-diagnostiqué. La dénutrition et la sarcopénie ont un impact négatif sur la qualité de vie et la survie des patients et sont associées à une augmentation du risque de complications post-opératoires, de toxicités de la chimiothérapie et de la radiothérapie, d’infections, ainsi qu’à des coûts des soins plus élevés et une diminution de l’efficacité des traitements.
Un dépistage de la dénutrition et une prise en charge multidisciplinaire précoce (associant nutrition et activité physique adaptée) doivent être proposés chez tous les patients en oncologie digestive, la dénutrition et la sarcopénie étant irréversibles aux stades tardifs. Ainsi les enjeux de la prise en charge nutritionnelle doivent être expliqués au patient dès l’annonce du diagnostic et l’état nutritionnel doit être réévalué régulièrement au cours du suivi.
Le diagnostic de dénutrition et l’évaluation de sa sévérité reposent sur des critères cliniques (performance status, perte de poids, indice de masse corporelle, évaluation des ingesta) et biologiques (albumine, CRP) simples, et peuvent être complétés par l’imagerie (surface musculaire en coupe L3) et les tests fonctionnels de condition physique.
En péri-opératoire, en complément des recommandations ERAS, la prise en charge nutritionnelle repose sur le grade nutritionnel (GN). La chirurgie oncologique digestive étant considérée à risque, les patients sont classés en GN2 si non dénutris ou GN4 si dénutris. Chez les patients GN2, une immunonutrition pré-opératoire pendant 5 à 7 jours doit être prescrite. Chez les patients GN4, il s’y associe un support nutritionnel préférentiellement entéral, pendant 7 à 10 jours, en restant vigilant sur le risque de syndrome de renutrition inappropriée.