Fr | En
Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Apprendre de ses erreurs en chirurgie

Eric Vibert

Séance du mercredi 21 avril 2021 (Risque chirurgical en Europe et innovations en management des risques)

N° de DOI : 10.26299/r5j7-az04/emem.2021.16.03

Résumé

La chirurgie est un métier manuel qui s'apprend encore de manière artisanale en regardant le « Maitre » opérer puis en étant aidé par lui. Un chirurgien sénior, un chef de clinique, un interne et un externe autour d’un malade, donc finalement souvent un équipage plus qu'une équipe au bloc opératoire. Un métier où la hiérarchie peut encore paralyser et où l'aide hésitera à dire au chirurgien que le vaisseau qui va être sectionné n’est peut-être pas le bon. Un métier où l’on parle beaucoup plus de ses succès que de ses échecs et où les évènements per-opératoires sont décrits par celui qui les vit. Bref, un vieux métier plein d’avenir avec un potentiel d’amélioration aussi bien au plan humain et que technologique. A une époque où les décisions médicales sont de plus en plus des statistiques, mais les malades toujours autant des cas particuliers, notre métier demandera toujours plus « d’audace et de lucidité ». Pour pouvoir continuer à explorer des pistes, à apprendre d’une situation inédite en per-opératoire et à tirer profit d’un hasard, nous devons apprendre la transparence. Cette transparence de nos décisions, de nos actes et de nos résultats, pour qu’elle ne soit pas subit, devra se développer dans un monde académique et privé qui se sera transformé notamment vis-à-vis des assurances. L’avenir de la chirurgie passera donc par une transformation des esprits pour une meilleure utilisation de la technologie, et donc par la mise en place non pas d’une intelligence artificielle pour remplacer le chirurgien, mais celle d’une intelligence chirurgicale augmentée.