Fr | En
Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) dans le traitement du cancer de la prostate / High intensity focused ultrasound (HIFU) in the treatment of prostate cancer

Pascal RISCHMANN

Séance du mercredi 05 avril 2023 (Place des ultrasons focalisés à haute intensité en thérapeutique)

N° de DOI : 10.26299/fxx3-5r97/emem.2023.13.07

Résumé

Les ultrasons thérapeutiques, bien connus en urologie depuis la lithotritie extracorporelle, ont fait l’objet d’études expérimentales pour le traitement du cancer de la prostate à partir des années 90. Les tissus ciblés, par navigation chirurgicale guidée par l’image en temps réel, sont électivement chauffés à plus de 80° ce qui entraine leur destruction immédiate couplée à une coagulation des micro-vaisseaux afférents et suivie par l’apparition progressive d’une fibrose cicatricielle dépourvue d’éléments glandulaires. Les premières applications cliniques ont débuté avec le siècle. Elles ont suivi le processus commun aux innovations disruptives, d’autant plus long qu’il s’agissait de démontrer une amélioration d’un service médical rendu en cancérologie curative donc exigeant un recul suffisant. L’amélioration consiste en un traitement conservateur, sans exérèse ni irradiation, réduisant de façon significative les risques d’incontinence urinaire et d’insuffisance érectile, sans risque carcinologique. Les premières grandes études, rétrospectives, furent publiées en 2014 et un remboursement dérogatoire fut obtenu, conditionné par la réalisation d’une étude contrôlée multicentrique de non-infériorité comparant HIFU au traitement chirurgical de référence (prostatectomie totale) pour cancer localisé de groupes ISUP 1 et 2, non éligibles à la surveillance active. Les résultats pré-finaux seront présentés. Ils devraient conduire à modifier la stratégie thérapeutique en limitant l’indication des traitements radicaux aux cas les plus sévères, et confirmer, pour des cas bien sélectionnés, l’orientation vers un traitement partiel de la prostate.
Pr Pascal Rischmann
Département d’Urologie, Hopital De Rangueil, CHU de Toulouse