Dans les pas du Minotaure : de la fabrique d’organes envisagée comme issue imaginaire à la chirurgie de transplantation
Séance du mercredi 08 septembre 2021 (Séance en hommage à Jean-Michel DUBERNARD)
N° de DOI : 10.26299/9dh9-4y68/emem.2019.1.016
Résumé
Utilisant la métaphore mythologique comparant la figure légendaire de Jean-Michel Dubernard à celle du Minotaure enfermé dans les murs clos du labyrinthe de l’immunité, cet hommage à son œuvre chirurgicale suit les ruptures transgressives qu’il a provoquées en ouvrant successivement l’histoire des greffes de main et de visage. Au bout du fil d’Ariane courant le long de ce chemin que nous avons discrètement parcouru dans son sillage, nous ouvrons ici la perspective future d’une biofabrication d’organes allocompatibles, obtenus au dépend de greffons matriciels décellularisés et recellularisés ensuite avec des cellules souches issues du receveur lui-même. Nous démontrons par les résultats de nos expériences que cette stratégie a atteint aujourd’hui la maturité d’une preuve de concept scientifiquement bien établie sur de nombreux modèles animaux et humains de complexité croissante. Cette issue imaginaire à la chirurgie conventionnelle de transplantation questionne, au-delà des obstacles technologiques qu’elle doit encore surmonter, les 4 piliers fondamentaux des déterminants biologiques, morphologiques, existentiels et symboliques de l’identité humaine, dont les leviers cachés se révèlent pleinement dans le décours des greffes d’organes visibles, incluant mains et visage comme des vecteurs d’autonomie et d’humanité restaurée.