Innover peut-il s’interdire de transgresser ?
Séance du mercredi 08 septembre 2021 (Séance en hommage à Jean-Michel DUBERNARD)
Résumé
Innover pose toujours problème – en chirurgie comme ailleurs – et ne manque jamais de susciter de légitimes résistances. Car innover, c’est transgresser. Ne serait-ce que les préjugés et les habitudes sécurisantes. Mais c’est surtout transgresser les usages. Pourquoi se l’interdirait-on ? Par respect de normes conservatrices, de savoirs et de pouvoirs qui nous refusent des possibilités autres que celles que le sort et les usages nous réservent ? Innover, c’est avant tout reconnaître l’insuffisance des solutions existantes et ne pas s’en satisfaire. C’est inventer, essayer, porter au jour des possibilités nouvelles et donc transgresser les pratiques et les institutions qui se sont bâties en disciplines autour des solutions insuffisantes.
Innover et transgresser, c’est à quoi est tenue la philosophie – comme la chirurgie, les sciences ou l’art – toujours exposée à s’enfermer dans ce qu’elle dit et à se mettre ainsi en contradiction avec son projet originel : penser, libérer. Pouvons-nous considérer que les noms, les concepts et les théories que nous forgeons nous disent ce qui est, comment être et comment vivre ? On voudrait pouvoir penser, être et vivre d’une manière qui ne nous installe pas dans une solution arrêtée avant même que nous fassions quoi que ce soit. Ne faut-il pas revenir sur nos méthodes ? Exciser les noms nécrosés, aviver les phrases fibrosées, libérer les textes ankylosés, suturer les pensées disjointes, revasculariser les idées déshabitées. Bref, agir, mettre les mains dans la langue pour rendre à la pensée ses fonctions, sa mobilité : être, vivre et penser en acte.
Innover et transgresser, c’est à quoi est tenue la philosophie – comme la chirurgie, les sciences ou l’art – toujours exposée à s’enfermer dans ce qu’elle dit et à se mettre ainsi en contradiction avec son projet originel : penser, libérer. Pouvons-nous considérer que les noms, les concepts et les théories que nous forgeons nous disent ce qui est, comment être et comment vivre ? On voudrait pouvoir penser, être et vivre d’une manière qui ne nous installe pas dans une solution arrêtée avant même que nous fassions quoi que ce soit. Ne faut-il pas revenir sur nos méthodes ? Exciser les noms nécrosés, aviver les phrases fibrosées, libérer les textes ankylosés, suturer les pensées disjointes, revasculariser les idées déshabitées. Bref, agir, mettre les mains dans la langue pour rendre à la pensée ses fonctions, sa mobilité : être, vivre et penser en acte.