Eventrations complexes
Séance du mercredi 15 janvier 2020 (Prévenir et traiter une éventration)
N° de DOI : 10.26299/dgn4-3n23/emem.2018.3.009
Résumé
Il n’y a pas de définition précise d’éventration complexe mais tous les auteurs s’accordent par dire que les trois paramètres qui permettent de définir une éventration comme telle sont la fragilité du patient (en particulier en termes de risque infectieux), la taille de l’éventration et la contamination du champ opératoire. L’enjeu. On estime qu’environ 20 % des éventrations peuvent être considérées comme complexes. Leur coût humain et sociétal est très élevé. Leur prise en charge mobilise beaucoup de ressources. Stratégie de prise en charge. A l’heure actuelle il est clair qu’une réparation pariétale durable ne se conçoit pas sans une prothèse de renfort. Sans cela le risque de récidive est très élevé et il est établi que chez un même patient le risque de récidive augmente à chaque réparation. C’est pourquoi il est indispensable de mettre tous les éléments (pré habilitation du patient, technique chirurgicale, renfort approprié) pour réussir du premier coup. En revanche, les prothèses les mieux connues (synthétiques définitives) semblent dangereuses en milieu contaminé. Traditionnellement on se rabattait alors dans ces situations sur des stratégies en plusieurs temps pour assainir la paroi avant l’utilisation d’un renfort prothétique. De nouveaux matériaux sont arrivés sur le marché dans les 10 dernières années, supposés être utilisables et durables en milieu contaminé. Les données scientifiques les concernant sont encore limitées et ne permettent qu’un espoir qu’on devra confirmer par la suite avec des travaux collaboratifs ayant un suivi suffisant ; puis, éventuellement, avec des essais comparatifs. La question du coût de ces nouveaux renforts doit également être intégrée dans la réflexion, de même que celle du remboursement de cette activité en France, actuellement très en deçà des coûts engendrés. A l’heure d’évaluer les résultats de la cure d’éventration complexe, les critères de jugement les plus appropriés semblent la récidive et la nécessité de ré intervention par la suite, puisqu’ils résument en eux l’ensemble des autres complications. Conclusions. Pour la prise en charge des éventrations complexes il semble logique de centraliser les patients dans des équipes ayant une expérience de ce type d’intervention. Il est nécessaire de maîtriser en préopératoire les facteurs de risque d’échec thérapeutique par une préhabilitation, ainsi que d’avoir à disposition les ressources techniques et matérielles qui permettent d’obtenir les meilleurs résultats possibles