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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Prévalence, situation et origine de 13 glandes parathyroïdes intra-thyroïdiennes

SITGES SERRA A | ROS S | MEMBRILLA E | PEREIRA JA | MUNNE A | SANCHO JJ

Séance du mercredi 07 juin 2006 (SEANCE COMMUNE AVEC L’ASSOCIATION FRANCOPHONE DE CHIRURGIE ENDOCRINIENNE)

Résumé

But de l’étude : Les glandes parathyroïdes pathologiques intra-thyroïdiennes sont une cause fréquente d’hyperparathyroïdisme persistant. Il n’y a pas de consensus sur la prévalence de ces ectopies, l’origine embryonnaire de ce type de glandes, ni leur localisation dans la thyroïde. Patients et méthodes : Etude rétrospective des protocoles opératoires et cartographie des glandes parathyroïdes de patients ayant subi une parathyroïdectomie pour hyperparathyroïdisme primaire (n=290) ou hyperparathyroïdisme secondaire (n=70) par la même équipe chirurgicale. Après identification des cas de glandes parathyroïdes pathologiques intra-thyroïdiennes, analyse des paramètres cliniques, de l’origine embryonnaire la plus probable, de la situation des glandes dans la thyroïde et des résultats des études radiologiques. Déduction des implications cliniques. Résultats : Nous avons trouvé 13 glandes intra-thyroïdiennes chez 12 patients sur 360 (4 hommes, 8 femmes) avec un âge moyen de 52 ans (prévalence de 3,3%). Parmi ces 13 glandes, 3 étaient des cinquièmes glandes, 7 étaient jugées inférieures (P3) et 6 supérieures (P4). La localisation intra-thyroïdienne de ces glandes était la suivante : 3 dans le tiers supérieur, 3 dans le tiers moyen, 6 dans le tiers inférieur, et une occupant tout le lobe thyroïdien. On a noté une nette prédominance à droite avec 10 glandes (80%) situées dans le lobe droit de la thyroïde. Chez 8 patients, les glandes intra-thyroïdiennes furent identifiées au cours de la parathyroïdectomie initiale : 3 furent énuclées et 5 traitées par thyroïdectomie associée. Parmi les 3 énucléations, 2 présentèrent une récidive locale bénigne due à une énucléation incomplète. Aucun des patients traités initialement par thyroïdectomie ne présenta de récidive. Dans les 5 autres cas, la parathyroïde intra-thyroïdienne ne fût pas identifiée initialement, entraînant une persistance de l’hyperparathyroïdisme (6 réinterventions). Sur les 8 réinterventions, la scintigraphie parathyroïdienne au Sestamibi était positive et suggestive d’une localisation intra-thyroïdienne dans 7 cas. Une artériographie était positive dans un cas. Conclusion : Les glandes parathyroïdes intra-thyroïdiennes sont trouvées chez 3% des patients opérés pour hyperparathyroïdisme, prédominent à droite, et peuvent être supérieures, inférieures ou surnuméraires. Elles sont souvent la cause de persistance ou de récidive. La résection thyroïdienne s’avère être la technique la plus sûre, tant en cas de chirurgie initiale que des réinterventions, puisqu’elle évite la récidive locale des adénomes énucléés.