Prostatectomie radicale par laparoscopie.
Séance du mercredi 22 mars 2000 (pas de sujet Principal)
Résumé
Les auteurs rapportent leur expérience portant sur 330 prostatectomies radicales réalisées depuis février 1998. L’intervention consiste en un abord transpéritonéal de la prostate à l’aide de 5 trocarts. Le premier temps correspond à la dissection de l’espace du Retzius puis la prostate est désinsérée de la vessie et l’apex prostatique disséqué avant son exérèse. La suture urétro-vésicale est réalisée par des points séparés de fil résorbable 3/0 en réalisant des nœuds intra-corporels. La durée moyenne de l’intervention est de 3 h (extrêmes : 1h 47 - 7 h). Le saignement est d’environ 260cL. Le taux de patients transfusés est actuellement de 1%. La sonde vésicale est laissée en place environ 5 jours et l’hospitalisation dure en moyenne 6 jours. Il n’y a eu aucun décès ; trois plaies rectales ont été suturées immédiatement par laparoscopie et ont été sans conséquence ; deux traumatismes urétéraux ont été traités par laparoscopie et endo-urologie ; il y a eu deux hématomes secondaires à une plaie épigastrique et trois reprises pour hématome du Retzius ; 6 % des malades ont eu une fuite urinaire temporaire. À un an, 90 % des hommes sont complètement continents sans port de protection, 0,6 % ont une incontinence d’effort sévère, 4,4 % portent une mini protection par jour et 5% une protection ou deux. La vie sexuelle postopératoire est en cours d’étude, mais nous avons noté un nombre de reprise des érections supérieur à celui observé en chirurgie ouverte et une nécessité de moindre dose d’injections intra-caverneuses lorsqu’elles sont nécessaires. Le taux de PSA à six mois est égal ou inférieur à 0,1 mg/mL dans 95 % des cas. En conclusion, la prostatectomie radicale par laparoscopie est possible, elle s’accompagne d’une morbidité faible et donne des résultats fonctionnels satisfaisants sans risque carcinologique particulier.