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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Enseignements retenus sur une série continue de 23 interventions de Collis faites par laparoscopie : indications, technique et résultats

B Ugarte-Sierra | JS Azagra-Soria

Séance du mercredi 13 février 2019 (Communications libres)

N° de DOI : 10.26299/cx7p-ek08/emem.2018.1.011

Résumé

Introduction : Un des pas techniques universellement acceptés dans la chirurgie de la hernie hiatale et/ou du reflux gastro-œsophagien est l’abdominalisation de l’œsophage distal sur lequel se réalise la fundoplicature. Chez les patients présentant un œsophage court, l’abdominalisation de l’œsophage est parfois irréalisable malgré une dissection médiastinale étendue. Une fundoplicature réalisée dans ces conditions est vouée très souvent à l’échec le plus souvent par migration intrathoracique du montage. La gastroplastie selon Collis, réalisable par laparoscopie, est la technique de choix chez ces patients.
Méthode : Il s’agit d’une analyse rétrospective de 23 patients opérés d’une intervention de Collis entre janvier 2010 et avril 2016. Dix-neuf femmes et quatre hommes, de 63 ans d’âge moyen (extrêmes : 40-79), avec un index de masse corporel (IMC) de 32 kg/m2 (extrêmes : 24-38). Trois patients présentaient une ascension intrathoracique d’une fundoplicature de Nissen laparoscopique préalable et les 20 autres patients une hernie hiatale dont : 17 de type III, 2 de type IV et 1 de type II.
Technique : Tous les patients ont été opérés « en intention de traiter par laparoscopie ». Après une dissection extensive du médiastin inférieur, le diagnostic d’œsophage court était établi (œsophage intraabdominale < 2cm.) et la décision de gastroplastie selon Collis décidée en peropératoire. Une cruroplastie par simple raphie a été associée chez sept patients, 16 patients ont eu en plus de la raphie un renforcement prothétique. Seize patients ont eu un procédé antireflux (13 fois un Toupet, trois fois un Nissen) et sept fois une pexie gastrique à la face antérieure de l’abdomen.
Résultats : Aucune conversion, ni complication peropératoire ni mortalité n’ont été observés dans notre série. Dans le postopératoire immédiat, nous avons observé une ascension intrathoracique chez un patient ayant eu une gastroplastie de Collis associée à une fundoplicature de Nissen et une cruroplastie prothétique. Nous l’avons traité par laparoscopie avec résection partielle du fundus ischémique et transformation du Nissen en Toupet. Ce patient a eu une aussi un renforcement de sa cruroplastie prothétique. Un autre patient a développé une dysphagie postopératoire ayant cédé aux dilatations endoscopiques.
Vingt-deux patients ont eu un suivi moyen de 67 mois (extrêmes : 107-32). Un patient a fait une complication tardive grave, se manifestant par de la dysphagie secondaire à la migration intra œsophagienne de la prothèse associée à la cruroplastie. Elle a nécessité d’une laparotomie pour lui retirer la prothèse, suturer la perte de substance dans le néo-œsophage et la mise en place provisoire d’un stent œsophagien temporaire. Du point de vue fonctionnel, 13 patients sont actuellement asymptomatiques, six patients accusent de la dyspepsie et ou de la diarrhée et trois du pyrosis.
Conclusions : La gastroplastie de Collis laparoscopique est une technique sûre, reproductible et avec des résultats satisfaisants