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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Reconstruction œsophagienne par ingénierie tissulaire

CATTAN P

Séance du mercredi 09 mars 2016 (NOUVEAUTES DANS LA PRISE EN CHARGE DES BRULURES CAUSTIQUES ET DES PERFORATIONS ŒSOPHAGIENNES)

Résumé

L’ingénierie tissulaire, dont le concept repose sur la mise en présence et l’implantation in vivo des éléments jugés nécessaires à un remodelage tissulaire vers le phénotype de l’organe voulu, pourrait représenter une alternative aux techniques classiques de remplacement œsophagien. Tout en préservant les organes intra-abdominaux, elle autoriserait un remplacement adapté à la longueur du défect œsophagien à traiter, ce qui est particulièrement intéressant dans le cadre des atrésies de l’œsophage et des sténoses réfractaires aux dilatations endoscopiques. Elle représenterait une alternative à l’alimentation définitive par jéjunostomie chez les patients sujets à des échecs répétés de reconstruction œsophagienne. L’approche hybride consistant à créer un substitut composé d’une matrice naturelle décellulairisée, de cellules épithéliales et de cellules musculaires est jusqu’à présent la voie de recherche la plus aboutie. Dans un avenir proche, les cellules souches mésenchymateuses, de par leur multipotence et leurs propriétés immunomodulatrices et anti-inflammatoires, pourraient supplanter les cellules différenciées dans les modèles expérimentaux, puis chez l’homme. Dans un avenir plus lointain, la confection de « matrices intelligentes » non cellularisées, mais contenant les facteurs permettant la régénération tissulaire permettrait de s’affranchir de l’implantation cellulaire et d’obtenir des réponses biologiques standardisées in vivo. A l’heure actuelle, les applications d’ingénierie tissulaire de l’œsophage chez l’homme se sont limitées à la réalisation de plasties d’élargissement par des matrices non cellularisées. Commentateur : Emmanuel MARTINOD (Bobigny)