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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Traumatismes thoraciques de guerre en Afghanistan : analyse du registre du service de santé des armées françaisThoracic Injuries during the War in Afghanistan: Analysis of the French Registry Reports

BONNET PM | PONS F | AVARO JP | THOMAS PA | POICHOTTE A | BERANGER F | LESQUEN DE H | BERBIS J | FORD RM

Séance du mercredi 24 juin 2015 (Séance commune avec le Service de Santé des Armées à l'Ecole du Val-de-Grâce)

Résumé

Contexte : Durant la guerre contre le terrorisme, un blessé sur 10 présente un traumatisme thoracique.Méthodes : L’Hôpital Médico chirurgical, déployé sur le tarmac de l’Aéroport international de Kaboul, comparable à un Trauma Center de niveau I, correspond au niveau 3 du soutien sanitaire OTAN. Les données des patients opérés étaient saisies de manière prospective dans le registre OPEX®. Les blessés présentant une lésion thoracique ont été inclus dans cette étude de manière rétrospective.Résultats : De Janvier 2009 à Avril 2013, 3 181 patients ont été opérés à l’Hôpital Médico Chirurgical, 922 étaient des blessés de guerre et 89 avaient des lésions thoraciques. Quarante-quatre étaient des admissions directes, 26 provenaient d’un poste médical avancé (Rôle 1), 19 d’une antenne chirurgicale (Rôle 2). Les blessés étaient des sujet d’âge moyen 27,9 ans, en majorité civils (60,7 %), de sexe masculin (94 %), victimes de traumatismes multiples (78 %), graves (ISS moyen 39,2), et pénétrants (96 %). Ils présentaient des plaies par explosion (37 %), par arme à feu (53 %) ou par arme blanche (9 %). Une thoracotomie a été réalisée dans 36 % des cas, une laparotomie dans 49 % des cas et une cervicotomie dans 10 % des cas. Les principales lésions retrouvées étaient : un hémothorax (60 %), un pneumothorax (39 %), une plaie diaphragmatique (37 %), une plaie du parenchyme (35 %), et une plaie du cœur ou des gros vaisseaux (20 %). Les principaux actes réalisés ont été des sutures diaphragmatiques (n=25), des résections pulmonaires (n=10), et des gestes d’hémostase (n=13). La mortalité globale était de 11 %.Conclusion : L’analyse de la base de données OPEX® atteste de l’expérience des chirurgiens généralistes militaires dans la gestion du traumatisme thoracique de guerre.Commentateur : Alain CHAPELIER (Suresnes)