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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Place de la laparoscopie dans le traitement des tumeurs rénales.

PIECHAUD T

Séance du mercredi 12 octobre 2005 (UROLOGIE : CANCER DU REIN. PRISE EN CHARGE ACTUELLE ET FUTURE)

Résumé

Depuis le premier cas de néphrectomie réalisée par voie laparoscopique pour une indication bénigne décrit en 1993 par Clayman, de nombreuses équipes urologiques ont adapté cette technique mini-invasive pour le traitement des tumeurs localisées du rein. L'intervention peut être réalisée par voie laparoscopique rétro-péritonéale (lomboscopie) ou trans-péritonéale (coelioscopie), en respectant tous les critères imposés à la chirurgie oncologique du rein : - Abord premier du pédicule et contrôle avant toute mobilisation du rein, - Passage dans le plan de la néphrectomie élargie, - Absence de contact avec la limite tumorale au cours de la dissection,- Absence de contact entre la tumeur et la paroi abdominale lors de l'extraction du spécimen. Cette chirurgie pratiquée en France depuis plus de dix ans a pu faire la preuve de son efficacité, avec un taux d'accident per-opératoire très faible, une incidence de complication post-opératoire minime, et des résultats oncologiques, qui avec un recul moyen de 5 ans, semblent comparables à ceux de la chirurgie ouverte. Jusqu'à ces dernières années, la chirurgie laparoscopique semblait réservée aux tumeurs dont la taille n'excédait pas 5 cm. Il semble qu'avec l'acquisition de l'expérience technique, les urologues élargissent maintenant l'indication de la néphrectomie élargie pour les tumeurs de gros volume (> 10 cm). La néphrectomie partielle, actuellement recommandée pour les traitements des tumeurs périphériques du rein, d'une taille inférieure ou égale à 4 cm, peut également être réalisée par voie laparoscopique. Les principes de cette technique opératoire sont complètement superposables à ceux de la chirurgie ouverte. Par contre, elle exige un niveau de compétence technique et d'expérience laparoscopique supérieur, pour ne pas exposer le patient à des risques de complications per-opératoire (hémorragiques) plus importants, ou ne pas compromettre les résultats oncologiques (marges lésionnelles). Les résultats carcinologiques de cette chirurgie partielle laparoscopique doivent être évalués dans le temps avec un recul plus important pour permettre une validation de la technique.