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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

La chirurgie des lymphoedèmes. Tendances actuelles. Résultats des autogreffes ganglionnaires. Futur.

BECKER C

Séance du mercredi 10 janvier 2007 (pas de sujet Principal)

Résumé

Le lymphœdème est d’origine congénitale ou iatrogène (après adénectomie et radiothérapie). La stase du L.E.C. entraîne des infections qui détruisent le patrimoine résiduel lymphatique. Le but d’une autogreffe ganglionnaire est de développer une angiogenèse lymphatique, de recréer une anatomie originale ; les ganglions vascularisés ont un rôle immunitaire. La libération mécanique de la fibrose, la neurolyse éventuelle, et l’interposition de tissu graisseux sain diminuent les problèmes liés à la fibrose locale.Après les premières expérimentations animales, les études anatomiques ont permis de déterminer les sites donneurs. Les connexions entre les réseaux circonflexe iliaque superficiel et épigastriques permettent de prélever un lambeau abdominal plus grand et de reconstruire la paroi thoracique et le sein. La série clinique qui a commencé il y a 12 ans, a permis d’opérer et de suivre : - 412 cas de lymphœdème iatrogène du membre supérieur post mastectomie, adénectomie et radiothérapie, - 66 cas de plexites radiques -110 reconstructions du sein simultanées, - 98 cas de lymphœdèmes iatrogènes du membre inférieur, après exérèse de tumeurs malignes abdominales et de radiothérapie, - 185 cas de lymphœdèmes congénitaux apparus à la puberté et 30 cas à la naissance. Les résultats à long terme (plus de 5 ans) montrent : pour les lymphœdèmes du membre supérieur, en fonction de la durée d’installation du lymphœdème et de la gravité, une guérison dans 40% des cas une amélioration de plus de 50% dans 24 % et de moins de 50% dans les autres 24% ; 2% sans résultat (microthromboses vasculaires). Pour les membres inférieurs, les résultats sont variables, en fonction de l’étiologie, des sites parfois multiples et parfois bilatéraux de la radiothérapie qui suppriment l’aval du drainage, et de la gravité du lymphœdème. Ils montrent globalement une amélioration de plus de 50% sur la moitié des cas, et de plus de 20% dans les autres cas. On développera plus précisément les types de résultats, selon les classes. Dans les lymphœdèmes congénitaux, les résultats sont plus imprévisibles, mais peuvent aller vers la normalisation dans les cas modérés, avec des greffons mis en relais au genou. Quatre vingt pour cent sont améliorés de plus de 50% ; le taux d’infections tombe à 2%. La kinésithérapie est totalement complémentaire dans ces traitements, mais peut être arrêtée si guérison. La reconstruction du sein combinée au traitement du lymphœdème permet d’obtenir des résultats fonctionnels et esthétiques satisfaisants.