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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

UROLOGIE II. Prélèvement de rein sur donneur vivant par laparoscopie assistée manuellement. Prélèvement de rein sur donneur vivant par laparoscopie assistée manuellement : technique et résultats

DESGRANDCHAMPS F | CALESTROUPAT JP

Séance du mercredi 13 juin 2007 (pas de sujet Principal)

Résumé

Le prélèvement de rein par voie laparoscopique assisté manuellement consiste à introduire une main dans l’abdomen par une incision qui servira en fin d’intervention à l’extraction du rein. Elle associe les avantages esthétiques et de suites post-opératoires de la laparoscopie, et la rapidité et la sécurité de la chirurgie ouverte. Cette technique a été proposée chez le donneur vivant en alternative à la laparoscopie pure pour réduire la durée opératoire, réduire le temps d’ischémie chaude lié à l’extraction du rein, et réduire les risques opératoires, en particulier le risque d’hémorragie per-opératoire, dont le contrôle est facilité par la main abdominale. Par ailleurs par rapport à la laparoscopie pure, cette approche simplifie le prélèvement laparoscopique dans certains cas difficiles, et semble réduire le risque de thrombose de la veine rénale et de dévascularisation de l’uretère. Nous avons comparé de façon rétrospective deux groupes de donneurs vivants de rein, réalisés dans notre centre par laparoscopie assistée manuellement (LAM) ou par lombotomie (Lom.) La durée opératoire était plus courte en LAM (120 min vs 132 min, p<0.001), la durée d’hospitalisation également (6.6j vs 8.3j, p<0.001). Le délai de reprise d’une activité quotidienne normale était plus court après LAM (13.9j vs 21.5j, p<0.001), ainsi que la reprise d’une activité physique (6.1 semaines vs 14.9 semaines, p<0.001). La durée de l’arrêt de travail était supérieure dans le groupe Lom (6.2 semaines vs 4.3 semaines). Il n’y avait pas de différence d’appréciation de la cicatrice par le patient (score de 3.4 pour LAM vs 2.7 pour Lom (score de 0 pas satisfait du tout, à 4 très satisfait)). Aucun des critères d’appréciation de la qualité du greffon n’a montré de différence entre les deux groupes (LAM vs Lom) : reprise de diurèse retardée (0 vs 1), nadir de la créatininémie (127.4 um/l vs 143 um/l), créatininémie et clairance à 3 mois. Les risques de sténoses artérielle (12% vs 8.7%) ou urétérale (8% vs 4.3%), ou de fuite urétérale (0% vs 4.3%) n’étaient pas différents entre les deux groupes. Le prélèvement par laparoscopie assistée manuellement apporte des bénéfices au donneur sans altérer la qualité du greffon.