UROLOGIE I. Radiofréquence dans le traitement des tumeurs uro-génitales. Traitement des tumeurs du rein par radiofréquence
Séance du mercredi 13 juin 2007 (pas de sujet Principal)
Résumé
L’ablation par radiofréquence (RFA) est une technique mini-invasive de traitement des tumeurs du rein. Elle est réalisée le plus souvent par voie percutanée sous neuro-analgésie mais peut l’être également par voie laparoscopique. Le principe est d’introduire au centre de la lésion une électrode de rayonnements électro-magnétiques non ionisants. L’absorption de l’énergie véhiculée se traduit par une agitation ionique entraînant une élévation thermique qui varie de 50 à 100°C. Au-delà de 60°C, la mort cellulaire est instantanée. Il ne s’agit donc pas d’une exérèse au sens chirurgical. L’évaluation des résultats se fait exclusivement par tomodensitométrie ou IRM avec comme critère l’absence de rehaussement. Les indications sont limitées aux tumeurs rénales < 40 mm, chez des patients > 70 ans ou dans le cadre de carcinome rénal héréditaire déjà opéré (maladie de von Hippel Lindau VHL) ou de récidive locale chez des patients pour lesquels la préservation néphronique est souhaitable. La localisation tumorale juxta-hilaire ne semble plus être une contre-indication depuis que l’on refroidit préalablement la voie excrétrice par une sonde urétérale. Dans notre série concernant 15 patients VHL et 11 non VHL traités pour 33 tumeurs, de mars 2004 à mars 2006, les taux de succès étaient respectivement de 88% et de 69%. En cas de reliquat tumoral ou de récidive, une 2ème RFA peut être appliquée, augmentant alors les taux de succès. Les résultats publiés des premières séries sont encourageants, quoique parfois contradictoires, probablement du fait de la disparité en termes de matériel (sondes, générateurs, fréquence,...) entre 36 et 100 % de succès. Les taux de complications sont de l’ordre de 12 %, la plus redoutée étant la fistule urinaire, évaluée à 2 % des cas. La RFA est une technique en cours de développement et n’est plus expérimentale. Elle s’inscrit dans la palette thérapeutique permettant de traiter des tumeurs de plus en plus petites chez des patients de plus en plus âgés. Faute de séries plus importantes chez des patients mieux caractérisés et avec des suivis plus longs, elle garde, pour l’instant, des indications limitées.