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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Artérialisation temporaire à contre-courant du pied diabétiqueTemporary counter-current arterialization of the diabetic foot.

LENGUA F

Séance du mercredi 09 novembre 2005 (pas de sujet Principal)

Résumé

But de l’étude. Tout d’abord il faut signaler que le mot" artérialisation" employé dans le contexte d’une revascularisationsous-entend que celle-ci se fait à contre-courant par l’intermédiairedes veines. Le but de cette étude était de démontrer que l’artérialisationdu pied diabétique est une méthode efficace et durable, mêmesi le pontage n’a fonctionné que temporairement.Patients et méthodes. De janvier 2001 à août 2005 nous avonsrevascularisé 40 membres (un cas bilatéral) chez 39 diabétiques.L’un d’eux avait déjà été artérialisé d’un côté 5 ans auparavant. Il yavait 29 hommes et 10 femmes, d’âge moyen 71 ans, (extrêmes :53-87 ans), 36 étaient au stade IV et 3 au stade III fort du consensuseuropéen pour l’ischémie critique, 30 avaient un diabète de type 2ou non insulinodépendant et 9 de type 1 (OMS).L’artérialisation du pied a été réalisée par l’entremise d’un pontageveineux généralement inversé, entre une artère fonctionnelle enamont (fémorale ou poplitée) et une veine du pied en aval, depréférence la veine marginale interne avec anastomose distale entermino-latérale et modification de l’implantation du greffon aumoyen d’une phlébotomie longue d’environ 40mm en moyenne(extrêmes 30-50mm) et destruction des valvules des axes veineuxdorsaux à l’avant-pied.Résultats.- Nous n’avons retenu pour les résultats que les échecs etles succès.Des 39 diabétiques artérialisés, 1 est décédé à J-18 d’infarctus dumyocarde avec pontage perméable. Il n’a pas été comptabilisé. Des39 membres artérialisés chez 38 patients, 8 ont été des échecs parthrombose précoce et ont été amputés malgré de tentatives dedésobstruction, 6 de la cuisse et 2 de la jambe. Les 31 restants ontété des succès (79%) dont 7 à court terme (entre 1 mois et 1 an) et24 à moyen terme (entre 1 et 5 ans). Dans le premier groupe, 2patients sont décédés d’infarctus du myocarde avec leur pontageocclus, 2 autres n’ont gardé leur pontage perméable que 2 et 3 moisrespectivement, et les 3 derniers sont en vie au moment de cetteétude, avec pontage perméable. Des 24 patients du deuxièmegroupe 1 est décédé d’insuffisance rénale 12 mois après son opération,ayant déjà thrombosé le pontage. Les 23 restants étaient en vieau moment de cette étude : 21 d’entre eux ont thrombosé le pontageaprès 10 mois en moyenne (au total 22 thromboses = 91%) enconservant les bénéfices de l’intervention. Les 2 restants ont unpontage perméable. Ils ont été suivis 25 mois en moyenne.Complications : en plus des 22 thromboses déjà mentionnées plushaut, nous avons eu 11 thromboses précoces (dans les 30 premiersjours), 8 du greffon qui ont été causes des échecs malgré des réinterventionset 3 thromboses partielles de l’anastomose distale qui,pour ne pas empêcher le fonctionnement du pontage, ont été laissées pour observation, 8 nécroses cutanées de la plaie opératoire aupied, trois progressions des nécroses au pied et un syndrome nécrotiquedouloureux. Nous n’avons observé aucune surcharge cardiaque,ni de varices, jusqu’au moment de l’étude.Conclusion - L’artérialisation du pied ischémique chez le diabétiqueest une intervention efficace et durable à moyen terme, mêmesi le pontage n’a fonctionné que temporairement.