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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Les gants en latex naturel poudrés à l'hôpital et l'allergie au latex : des risques encourus aux solutions envisageablesPowdered latex gloves and latex allergy : from the potential risk tothe solutions.

MOINET P | DEMOLY P

Séance du mercredi 03 mars 2004 (pas de sujet Principal)

Résumé

Alors que l’allergie au latex naturel est rare dans la populationgénérale (moins de 1% des sujets non atopiques), elle est beaucoupplus fréquente dans le cadre professionnel (métiers exposés àl’utilisation quotidienne de matériel en latex) et notamment dansl’univers hospitalier où elle touche non seulement jusqu’à 17% dupersonnel, mais aussi les patients en particulier s’ils ont été multiopérés.Les gants en latex poudrés (56 millions de paires de gantsde chirurgie et 1 milliard de gants d’examen utilisés en 2000)représentent une cause prépondérante de ces allergies, enaugmentation croissante. Outre ces allergies aux protéines de latex,les gants en latex poudré peuvent également être à l’origined’allergies liées aux agents chimiques de fabrication qui entrentdans leur composition. Enfin, la poudre (amidon de maïs) utiliséecomme lubrifiant, intervient aussi comme facteur favorisant etaggravant de ces mécanismes allergiques à la fois par son pouvoirabrasif et son pouvoir dispersif dans l’air ambiant. Le risqueengendré par les gants en latex poudrés est triple : soit allergie detype I (immédiate, sous forme d’urticaire de contact, de rhinoconjonctiviteou d’asthme, pouvant aller jusqu’à un chocanaphylactique), soit allergie de type IV (retardée, le plus souventsous forme d’eczéma, représentant 10% des plaintesdermatologiques), soit enfin dermites irritatives non allergiques deloin les plus fréquentes, à l’origine de 80% des plaintesdermatologiques. Compte tenu de sa fréquence, de sonretentissement socio-professionnel et de l’impact sur la collectivité(personnel soignant et patients), l’allergie au latex constitue doncun véritable problème de santé publique dont la solution résideessentiellement dans des mesures de prévention primaire associantune information, une formation du personnel soignant et uneconversion progressive aux gants sans poudre. Dans ce cadre,l’expérience du CHU de Montpellier, et celles réalisées dans diverspays Européens peuvent constituer une illustration et un exemple.