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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

La chirurgie arthroscopique de l'épaule en 2003Shoulder arthroscopy in 2003

GAZIELLY DF

Séance du mercredi 12 mars 2003 (pas de sujet Principal)

Résumé

L’arthroscopie de l’épaule a acquis en quinze ans une fiabilité quilui confère le privilège d’être aujourd’hui une méthode thérapeutiqueaussi efficace et reproductible que l’arthroscopie du genou.Réalisée sous anesthésie générale souvent associée à une anesthésieloco-régionale, l’arthroscopie de l’épaule nécessite un équipementtrès spécifique et onéreux. L’environnement musculaire et vasculonerveuxde l’articulation de l’épaule impose des voies d’abord précisespour l’introduction de l’optique et des instruments dans l’art iculation.L’indication d’arthroscopie diagnostique est rare et sediscute le plus souvent chez un sportif qui garde une épaule douloureusemalgré un traitement fonctionnel codifié, et chez lequel lestechniques d’imagerie, type arthroscanner ou IRM, restent négatives.L’arthroscopie de l’épaule est surtout devenue, comme au niveaudu genou, un moyen thérapeutique. Les avantages de la chirurgieendoscopique sont bien connus : absence de cicatrice, douleurspostopératoires diminuées du fait de l’absence d’incision des structurescapsulaires et musculaires, diminution du risque septique,raccourcissement de la durée d’hospitalisation. Cependant, le tempsde cicatrisation est identique à celui de la chirurgie conventionnelle.De nombreux gestes sont actuellement possibles : ablation d’uncorps étranger, d’un fragment ostéo-cartilagineux, lavage articulaire,synovectomie. L’exérèse d’une calcification de la coiffe desrotateurs, la suppression d’un conflit acromial par acromioplastie, etla ténotomie ou la ténodèse de la longue portion du biceps sont lesinterventions les plus courantes. La réparation arthroscopique desruptures transfixiantes de la coiffe et des lésions de Bankart dansl’instabilité antérieure post -traumatique sont pratiquées seulementdans des unités spécialisées dans la pathologie de l’épaule et ont deslimites d’efficacité imposées par l’extension des lésions anatomiquesà réparer. Au total, l’arthroscopie de l’épaule que nous pratiquonsdepuis dix ans n’est ni une recette thérapeutique, ni une chirurgiea minima. Elle représente aujourd’hui 50 % de notre activitéchirurgicale en matière d’épaule. Mais son développement doit êtrecontrôlé par un enseignement post -universitaire qui permette dedonner la maîtrise de cette technique à tous les chirurgiens orthop édistesayant à traiter la pathologie de l’épaule.