Antibioprophylaxie chirurgicale : évaluation de l’application des recommandations et validation des "kits" d’antibioprophylaxieAntimicrobial prophylaxis in surgical procedures: assessmentof the guidelines application, and the use of an antibioti c kit.
DELLAMONICA P | GINDRE S
Séance du mercredi 20 novembre 2002 (SEANCE COMMUNE AVEC LA SOCIETE DE PATHOLOGIE INFECTIEUSE DE LANGUE FRANCAISE)
Résumé
Les infections liées au geste chirurgical (1/4 des infections nosocomiales)sont une cause importante de morbidité et augmentent lamortalité postopératoire. Intégrée dans le respect des mesures élémentairesd’hygiène et les bonnes pratiques chirurgicales, l’antibioprophylaxieest un des outils essentiels de la réduction de ce risqueinfectieux. De plus, l’antibioprophylaxie chirurgicale représenteenviron 1/3 des prescriptions d’antibiotiques à l’hôpital. Ses modalités(choix des molécules, administration…) font l’objet de recommandationsvalidées, mais sa réalisation reste imparfaite(recommandations pour la pratique de l’antibioprophylaxie en chirurgie.1999).Matériel et méthode : Etude 1 : évaluation (audit de pratiques) del’application de l’antibioprophylaxie chirurgicale et de l’impact desrecommandations sur ces dernières : 3 audits ont été réalisés à 4 ansd’intervalle (1994, 1998 et 2002), afin d’apprécier l’évolution del’application des recommandations et indirectement, l’impact desréférentiels.Etude 2 : évaluation des kits d’antibioprophylaxie par une étudeprospective, comparative, monocentrique en 2 groupes : patientsexposés versus patients non exposés. Les kits, nominatifs, contenaientles antibiotiques recommandés aux doses prévues par lesrecommandations accompagnés d’un « mode d’emploi » pour chaqueintervention.Résultats : Etude 1 : notre travail montre une augmentation significativedu nombre de prescriptions d’antibioprophylaxie entre 1994et 2002 (23 %) Après une augmentation transitoire de 1994 à 1998 ,la conformité avec les recommandations dans l’indication de prescriptionde l’antibioprophylaxie diminue de 7 % entre 1998 et 2002.On note cependant une amélioration globale de l’application desrecommandations. Les points faibles persistants concernent en 2002le choix de la molécule (25% d’erreur), la durée de prescription (19% de prescriptions anormalement prolongées) et le timing d’administration(31% d’erreur)Etude 2 : les kits d’antibioprophylaxie ont permis une meilleureconformité des pratiques par rapport aux recommandations. Lesmodalités de réalisation de l’antibioprophylaxie se sont avéréesconformes en tous points par rapport au référentiel pour 82 % despatients exposés, versus 41 % des non exposés. Choix de la molécule,timing d’administration et durée de prescription ont été lesparamètres particulièrement bien corrigés par la technique.Conclusion : La diffusion des référentiels s’avère dans notre étudeindispensable pour l’amélioration de la prescription, mais insuffisante. La délivrance nominative journalière des antibioprophylaxieschirurgicales sous la forme de kits d’antibioprophylaxie apermis d’optimiser le respect des recommandations, en corrigeantde manière importante les limites persistantes identifiées par lesaudits de pratiques. La maîtrise des prescriptions d’antibiotiquesétant un objectif impératif en termes de santé individuelle pour lepatient et de santé publique pour la collectivité, ce changementdes habitudes des équipes s’inscrit dans une politique d’améliorationde la prescription (meilleure efficacité au moindre coût)