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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Cystectoprostatectomie et dérivation urinaire intracoporéale par voie robotique: mythe ou réalité ?

PARRA J

Séance du mercredi 12 décembre 2018 (Chirurgie urologique : prise en charge actuelle des tumeurs de vessie)

Résumé

L’essor de la voie d’abord robotique en urologie a permis de diminuer certaines contraintes imposées par la laparoscopie utilisée au cours de la cystectomie radicale chez l’homme. Les principaux avantages du robot Da Vinci sont une vision en 3 dimensions (3D) grâce à une caméra avec deux canaux optiques et une liberté? de mouvement grâce à des instruments multiarticulés avec 7? de liberté?, permettant une dissection plus fine et des sutures plus précises en rapport avec un confort ergonomique jamais atteint en laparoscopie. Différentes équipes ont rapporté? les résultats de la cystectomie radicale laparoscopique par voie robot-assistée. Une des principales interrogations au début de l’ère robotique était la sécurité? carcinologique. Une revue systématique des résultats oncologiques après cystectomie robot-assistée montre des résultats carcinologiques similaires à ceux obtenus en chirurgie ouverte. Les résultats concernant les marges sont similaires à ceux obtenus en chirurgie ouverte. On retrouve entre 0 et 25 % de marges positives tous stades et séries confondus. Le taux baisse entre 4 et 9 % pour les centres à plus de 100 procédures. La qualité? du curage ganglionnaire ne semble pas être altérée pour les patients opères au robot. On retrouve en moyenne 19 ganglions pour un curage standard, 37 pour un curage étendu. Dans une étude de l’IRCC, Raza et al. objectivent un faible taux de récidive précoce et un faible de taux de carcinose péritonéale qui diminue proportionnellement avec l’expérience chirurgicale. En termes de survie, les résultats actuellement disponibles sont à interpréter avec précaution car majoritairement issus d’études rétrospectives. En revanche, les résultats préliminaires de l’étude RAZOR (premier essai contrôlé? randomisé de grande ampleur) montrent que la survie sans récidive et la survie globale à trois ans sont comparables entre les deux groupes. La CPT-LRA est techniquement faisable pour le traitement des TVIM localisée même si la voie d’abord incisionelle reste à ce jour la technique chirurgicale dite « de référence » pour le traitement des TVIM. La voie robot-assistée est une voie d’abord prometteuse pour contribuer à la diminution de la morbidité? de cette intervention mais au prix d’une courbe d’apprentissage longue qui impose souvent de développer cette intervention en équipe.