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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Place de la simulation dans l’apprentissage de l’hémostase lors de la résection endoscopique de prostate : expérience Sénégalaise

L Niang | M Jalloh | SM Gueye

Séance du mercredi 07 novembre 2018 (Communications libres)

N° de DOI : 10.26299/890a-7g69/emem.2018.2.006

Résumé

La résection endoscopique, qu’elle soit mono ou bipolaire, reste la technique endo-urologique de référence du traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate en Afrique Sub Saharienne. La réalisation d’un nombre élevé de procédures s’avère nécessaire lors de la formation d’un résident pour maîtriser cette technique. Le contrôle de l’hémostase constitue l’un des enjeux les plus importants de l’apprentissage de cet acte chirurgical. La réduction du temps de compagnonnage au bloc opératoire ainsi que le nombre élevé de résidents en urologie au sein de l’université de Dakar constituent un obstacle à l’apprentissage de cette technique conduisant à envisager le recours à de nouvelles méthodes de formation.
Différentes études ont évalué l’intérêt de la simulation pour la formation à la résection endoscopique de prostate. Elle s’intègre dans le programme pédagogique de certaines universités en particulier anglo-saxonnes. Les auteurs rapportent leur expérience portant sur le simulateur TURPsim de la Société STORZ (Virtamed AG, Zurich, Switzerland). Quarante-trois participants ont été évalués sur un exercice basique de contrôle de l’hémostase ayant pour objectif de réaliser un minimum de 17 hémostases dans un temps déterminé. Trente et un d’entre eux, ont également effectué la résection d’une prostate de petit volume permettant d’évaluer l’importance du saignement lors de cet acte endoscopique. Trente résidents et 13 urologues certifiés dont trois experts formateurs ont participé à cette étude. L’enquête effectuée auprès des participants confirme le bénéfice de la simulation permettant de multiplier les procédures et d’en effectuer l’analyse critique avant d’autoriser l’accès d’un résident au bloc opératoire simplifiant ainsi la courbe d’apprentissage. Un véritable programme pédagogique incluant la simulation peut, à la lumière de cette expérience, s’envisager dans des centres experts de formation comme au Sénégal. La simulation occupe une place de plus en plus importante dans certaines universités s’intégrant dans les cursus de formation. Les simulateurs en réalité virtuelle actuellement validés répondent aux objectifs pédagogiques même si leur utilisation pour l’apprentissage de la résection endoscopique doit être encouragée.