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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Opportunités d’entreprendre tout au long de sa carrière

SEDEL L

Séance du mercredi 02 mai 2018 (Création de start-ups à partir des innovations technologique chirurgicales)

Résumé

Cette communication porte sur l’expérience d’un chirurgien, qui a dirigé une unité de recherche et qui souhaite depuis longtemps développer un produit nouveau à partir de son expérience clinique et scientifique. Je me limiterai à ma démarche propre en dehors des aides publiques traditionnelles : ANR, PHRC, et autres qui s’adressent à des chercheurs confirmés, évaluent plus sur les méthodes que sur le fond. Et décrit le parcours d’obstacle. Ayant participé au développement depuis plus de 40 ans des premières prothèses de hanche tout céramique, je pensais que développer une prothèse du genou avec les mêmes composants résoudrait le problème des résultats des prothèses du gnou, en rien identique à ceux de la hanche : difficultés à pratiquer du sport, insatisfaction fréquent, ré intervention fréquente chez des patients jeunes. Cette idée a mûrie pendant 20 ans. En fin de retraite, je suis allé voir l’APHP : OTTPI qui m’a aidé à prendre un brevet : Mise en contact avec le cabinet de brevet, financement, puis contrat partageant les royalties entre l’APHP et l’inventeur. Le brevet : une étape indispensable dont Alain Sezeur vous a parlé. L’incubation : indispensable : Paris Biotech Santé : incubateur de Paris Sorbonne à Cochin (PBS santé) qui apporte une première aide financière discrète mais surtout une aide opérationnelle : sélection d’un directeur financier, création de la start-up,  contacts avec des financeurs potentiels. Ceci abouti à une première levée de fonds Pendant ce temps : contact avec l’ANSM: cellule innovation : très réactifs et première définition du protocole à appliquer. Cette idée de prothèse du genou tout céramique repose en grande partie sur les avantages biologiques du couple céramique sur céramique qu’il fallait valider ; Cela supposait d’avoir les moyens de recherches Recherches cliniques : j’ai pu profiter du registre des prothèses de hanche de Nouvelle Zélande (professeur Rocco Pitto)Recherche clinique : IRM avec le logiciel MAVRIC qui mesure l’épaisseur des capsules de prothèses de hanche chez des patients opérés avec différents matériels (Professeur Jean Denis Laredo)Études plus fondamentales au laboratoire (Hervé Petite laboratoire B2OA)) Mesure de résistance mécanique des capsules prélevées lors des ré interventions (professeur Elisa Budyn. ENS)Quantification en culture d’ostéoblastes des réactions inflammatoires au contact de différents produits : céramique versus Polyéthylène ; ce qui nous emmène à la « proof of concept »Fabrication des pièces : étape la plus couteuse se fait avec les sous-traitants : SCT, Ceramaret, Ceraver, BincEssai clinique : URC Eric Vicaud sur les DM.Loi Jarde, organisme notifié : notified body, tests spécifiques démarche qualité, analyse des risques Embauche de personnel : un comptable. L’accès aux aides publiques : BPI France, le crédit impôt-recherche. Au total : l’idée n’est pas suffisante si l’on n’a pas une équipe de compétences variées : accès à l’argent et ses paradoxes, convaincre les sous-traitants, avoir des rapports avec les concurrents, parler dans les congrès, publier dans les journaux scientifiques. Avec le recul : cette expérience n’aurait pas été possible dans ma période d’activité. Pour se résumer : une idée, des aides organisationnelles, de la communication et l’accès aux financeurs.