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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Le risque associé à la chirurgie de l'obésité, la mortalité en France de 2009 à 2016

CAIAZZO R

Séance du mercredi 11 avril 2018 (Le point sur la pertinence de la prise en charge de l’obésité en 2018. La prise en charge de l’enfant et de l’adolescent. Les risques de la chirurgie bariatrique)

Résumé

Contexte : La chirurgie de l’obésité a connu un essor très important en France depuis 10 ans tant en ce qui concerne le nombre d’intervention que son organisation (SOFFCO-mm, DPC, Diplôme InterUniversitaire, Centres Spécialisés de l’Obésité, protocoles de recherche nationaux, registre…). La maitrise des risques associés à la chirurgie bariatrique s’inscrit aujourd’hui dans une démarche d’assurance qualité pleinement assumée. Méthode : Nous présenterons d’abord une analyse descriptive de l’évolution du risque en chirurgie bariatrique puis des pistes de réflexion sur l’optimisation de l’organisation de l’offre de soin en chirurgie de l’obésité dans le cadre de la lutte contre le risque chirurgical.Résultats : La mortalité à 90 jours a diminuée de 0,12 % avant 2013 à 0,08% après 2013. Tandis que le taux de réhospitalisation et de ré-intervention précoce est resté stable, le taux d’hospitalisation en réanimation a diminué de 0,72% à 0,56%. Nous pensons que la centralisation de la prise en charge des complications au sein d’un réseau structuré public-privé (convention interhospitalière, Revue de Morbi-Mortalité, astreinte médico-chirurgicale 24/7) pourrait permettre de diminuer la mortalité post-opératoire en minimisant le risque dit de « failure to rescue » (défaut de sauvetage). Ce dispositif a en effet été mis en place en 2013 par l’ARS Nord-Pas-de-Calais autour du CHU de Lille et a permis de faire chuter la mortalité de 0,08% à 0,03%, significativement en dessous de la moyenne nationale (p<0,001).Conclusion : La structuration à l’échelle nationale de l’activité de chirurgie bariatrique et l’amélioration des pratiques ont permis une diminution significative de la mortalité depuis 2009. Une amélioration de l’organisation à l’échelle régionale pourrait l’optimiser encore, notamment par la création de réseau permettant un transfert rapide des complications vers les centres experts.