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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Gestion en équipe de l’hémorragie incontrôlée en chirurgie mini-invasive thoracique par la simulation au bloc opératoire

JP Henry | F Lourdaux

Séance du mercredi 17 mai 2017 (LES NOUVEAUX OUTILS DE FORMATION EN CHIRURGIE : e-learning, simulation, Serious Games)

N° de DOI : 10.26299/yt12-jd04/emem.2017.4.005

Résumé

Objectif : la chirurgie mini-invasive thoracique est une technique innovante qui reste cependant à risque de survenue de plaies vasculaires graves. L’incidence des accidents sévères comme l’hémorragie incontrôlée est faible mais particulièrement stressante pour l’équipe du bloc opératoire
La mutualisation des équipes, l’évolution de la formation chirurgicale des internes et l’avènement de ces nouvelles techniques chirurgicales nous ont incités à réfléchir sur une stratégie de formation différente intégrant la gestion du stress.
L’objectif de notre travail est la mise en place d’un enseignement par la simulation d’équipe en chirurgie thoracique.
Méthode : nous réalisons un scénario d’hémorragie incontrôlée au cours d’une chirurgie mini-invasive thoracique conformément aux recommandations de l’HAS sur la simulation (briefing, débriefing). Cette simulation se fait au sein d’un vrai bloc opératoire avec l’ensemble de l’équipe médico-chirurgicale sur un mannequin haute-fidélité. Un monitorage conventionnel complet du patient est réalisé. Un enregistrement vidéo simule une intervention chirurgicale en direct.
Au cours de la procédure, une hémorragie incontrôlée avec arrêt cardiaque est simulée. La séance est filmée par un consultant extérieur non médical et retransmis aussi en direct en salle de staff pour les autres membres de l’équipe.
Résultats : quatre séances de simulations in situ ont été réalisées avec les mêmes scénarios mais avec quatre équipes différentes depuis 2014.
Un consultant extérieur non-médecin (Pilote de chasse) fait un débriefing des compétences non techniques en lien avec les formateurs médicaux qui ouvrent sur les compétences techniques et les connaissances à acquérir pour gérer au mieux ces évènements.
Après analyse des débriefings, des axes d’amélioration des pratiques ont été identifiées et des recommandations internes au service ont alors été proposées à l’équipe pour optimiser la sécurité du malade. Elles s’ajoutent aux recommandations faites en staff de morbi-mortalité.
Conclusion : la formation des équipes aux événements graves en chirurgie mini-invasive par simulation in-situ est probablement une approche pédagogique très pertinente dans un environnement mutualisé, notamment sur la gestion du stress et l’amélioration des comportements (Non-technical skills). L’importance d’une check-list spécifique à la chirurgie mini-invasive en préopératoire et de protocoles peropératoires ont été à chaque session rapportés par l’ensemble des acteurs.