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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

L'IRM peropératoire en neurochirurgie : expérience lilloise de la "Brain suite"

LEJEUNE JP

Séance du mercredi 01 mars 2017 (LA CONVERGENCE NBIC ((Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) EN NEUROCHIRURGIE : UNE RÉALITÉ ?)

Résumé

Le développement des systèmes de neuronavigation a représenté une première révolution dans le domaine de la chirurgie guidée par l’image. Cette technique permet de mettre en correspondance le foyer opératoire et l’IRM préopératoire. Elle représente une aide précieuse pour le centrage des voies d’abord, la délimitation des cortectomies, l’abord de tumeurs profondes et la définition des limites de tumeurs difficilement identifiables en lumière blanche. Cependant cet outil présente des limites rapidement atteintes au cours d’une intervention neurochirurgicale, principalement une perte de précision due au déplacement précoce du cerveau secondaire à la déplétion de LCS. Par ailleurs, il n’est pas rare malgré la neuronavigation d’ignorer un reliquat d’une lésion cérébrale difficile à distinguer du parenchyme cérébral. L’IRM peropératoire constitue incontestablement une nouvelle révolution dans le domaine de la chirurgie guidée par l’image. En effet, elle permet en cours d’intervention de réactualiser la neuronavigation avec une nouvelle acquisition d’imagerie per opératoire et d’apprécier en même temps l’existence ou non d’un reliquat tumoral. La neuronavigation retrouve ainsi la précision nécessaire à son usage même en fin d’exérèse malgré le déplacement des structures anatomiques cérébrales. Nous disposons de cet outil depuis juillet 2014. Dans notre expérience, l’utilisation de l’IRM per opératoire a permis d’améliorer l’exérèse des tumeurs cérébrales. Elle permet d’atteindre une étendue de résection moyenne de 95% pour les gliomes de bas grade (difficilement différenciables du tissu cérébral sain en lumière blanche), équivalente à celle des gliomes de haut grade (en grande partie visibles en lumière blanche), tout en préservant le pronostic fonctionnel des patients. Elle permet aussi de calibrer très précisément la taille d’un reliquat tumoral quand la lésion est en zone fonctionnelle, afin d’optimiser la sensibilité au traitement adjuvant.