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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Les antennes chirurgicales en Algérie (1954 - 1962)

BARBIER J | LINON PJ

Séance du mercredi 23 juin 2004 (SEANCE COMMUNE AVEC L'ECOLE D'APPLICATION DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES)

Résumé

Comparées aux conflits antérieurs, les opérations en Algérie se sont soldées par des pertes en hommes relativement faibles. A quelques exceptions (attentats, barricades du plateau des Glières, fusillade de la rue d'Isly), il n'y a jamais eu d'encombrement véritable des services chirurgicaux. Le service de santé s'appuyait sur une structure hospitalière solide et importante, comportant des hôpitaux militaires (Maillot à Alger, Baudens à Oran, Laveran à Constantine), des hôpitaux civils ou mixtes parfaitement équipés. Progressivement, s'implantèrent des antennes chirurgicales (dix-sept au total) assurant un maillage du territoire, fonctionnant d'abord avec des chirurgiens assistants du service de santé( trente huit), puis avec des appelés du contingent, internes des Hôpitaux (396).Une dérogation ministérielle a permis de consulter les registres médicaux des antennes détenus à la Section des archives médicales et hospitalières des armées (SAMHA) à Limoges. Quelque 300 registres ont été consultés permettant d'établir un bilan statistique de l'activité chirurgicale, à partir des registres de protocoles opératoires et des cahiers d'anesthésie. Le bilan s'établit à près de 22 000 interventions, concernant à la fois les militaires (plus les rebelles) 67 %, et les civils, 33 %, opérés dans ces antennes. Les actions rebelles (projectiles, eclats, mines, couteaux) sont de 45% et les accidents (véhicules, armes) de 35%. La mortalité est de 3%.