Application d’un protocole de « Fast-track » en Chirurgie Hépatique ouverte
Séance du mercredi 13 janvier 2016 (SÉANCE FRANCO-ARGENTINE VISCÉRALE)
Résumé
Un des objectifs principaux dans les hépatectomies c’est la réduction du trauma et stress chirurgicaux pour améliorer la récupération postopératoire. Pour cela, se sont développés des protocoles fondés sur le contrôle de la douleur, nutrition précoce et mobilisation rapide. Basé sur le protocole ERAS (Enhanced Recovery After Surgery) un programme a été implémenté chez candidats à hépatectomies. On a comparé 189 malades intervenus sur le protocole (groupe 1) entre mai 2011 et juin 2015 avec un groupe contrôle historique (décembre 2008 à avril 2011) de 79 malades ayant subi des soins traditionnels (groupe 2). L’objectif primaire a été la sortie le jour 5 postopératoire (J5) ou avant. Chez le groupe 1, 143/189 malades (75.6%) l’ont achevé, tandis que 34/79 (43%) dans le groupe 2 (p<0.05).La faisabilité et l’effectivité ont été évaluées sur l’analyse de la durée d’hospitalisation, considérant les jours de ré-hospitalisation inclus : 5.3 jours (médiane 4 jours, rang 2-51) pour le groupe 1 contre 6.6 jours (médiane 5 jours, rang 2-30) dans le groupe 2 (p<0.05).La sécurité c’est mesurée pour les taux de complications (33.3% vs. 41.5% -ns) et de re-hospitalisation 9/189-4.8% vs. 8/79-10%). Ce protocole doit être appliqué bien avant l’hospitalisation, remarquant que l’instruction sur les interventions préopératoires (exercices musculaires et respiratoires, nutrition et compléments comme anti-oxydantes et probiotiques) peropératoires (analgésie spinale, anesthétiques de courte durée, réduction de fluides de perfusion) et postopératoires (mobilisation rapide, nutrition précoce et d’éviter opioïdes) doivent être précis et bien compris.Le protocole de fast-track en hépatectomies a démontré d’être faisable, sûr et effectif. Pour accomplir ces objectifs, c’est nécessaire que le protocole soit bien interprété pour avoir un haut taux d’adhérence. L’instruction du personnel médical et paramédical est cruciale, impliquant un “changement d’habitudes” dans routines traditionnelles profondément installées. Commentateur : Marc BEAUSSIER (Saint Antoine)