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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Actualités sur les prothèses totales de coude

MANSAT M

Séance du mercredi 07 janvier 2004 (SEANCE COMMUNE AVEC LA SOFCOT)

Résumé

Les premières prothèses de coude datent des années 70. Elles étaient contraintes et entraînaient un taux inacceptable de descellements aseptiques. L'évolution s'est faite vers 2 grands groupes de prothèses: les implants non contraints, et les implants semi-contraints. Les implants semi-contraints possèdent un axe reliant l'implant huméral à l'implant ulnaire. Les prothèses non contraintes ne possèdent pas d'axe entre les implants, et donc aucune stabilité intrinsèque. La variété des indications des prothèses totales de coude va dépendre du type de prothèse. L'utilisation des implants non contraints est limitée par la nécessité d'un capital osseux suffisant ainsi que l'intégrité des ligaments collatéraux. Les implants semi-contraints d'un autre côté peuvent être utilisés, quel que soit l'état du stock osseux huméral ou l'intégrité des ligaments. L'indication préférentielle de la prothèse totale de coude reste le coude rhumatoïde. Elle représente le traitement de choix dans les stades avancés, dans lesquels il existe un pincement radiographique de l'interligne articulaire chez des patients présentant un coude douloureux et une limitation de la mobilité. La prothèse totale de coude est également indiquée dans les cas d'altération sévère du capital osseux, avec perte de la congruence articulaire et instabilité du coude. Grâce au développement des prothèses semi-contraintes, les indications actuelles se sont élargies au coude traumatique. La prothèse totale de coude permet rapidement la suppression des douleurs articulaires et la restitution d'un secteur fonctionnel de mobilité, c'est à dire un arc de flexion se situant entre 30° et 130°. Il existe une nette amélioration de la force principalement en flexion, mais également en rotation. En général, aucune rééducation postopératoire n'est nécessaire. Les complications les plus fréquentes des prothèses non contraintes comprennent l'instabilité de l'implant dans 5% des cas en moyenne, l'infection dans 4 à 5% des cas, et les atteintes du nerf ulnaire variant de 15 à 30%. Les descellements radiographiques varient de 3 à 32%, nécessitant une reprise chirurgicale dans 1 à 13% des cas. Avec les implants semi-contraints, les descellements aseptiques à plus de 5 ans de recul sont inférieurs à 3%. L'incidence des infections ne dépasse plus les 3%.